Intervention de Christophe Castaner

Réunion du mardi 8 octobre 2019 à 17h30
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Christophe Castaner, ministre de l'Intérieur :

Au moment des faits, Laurent Nuñez et moi-même avons tenu à nous rendre immédiatement sur place ; nous avons été rejoints par le Premier ministre et le Président de la République. Certains de mes propos ont été commentés. Mon devoir était d'être auprès des forces de l'ordre, auprès des policiers choqués. Avec le procureur de la République de Paris, j'ai rencontré la hiérarchie de l'auteur des faits et certains de ses collègues. Tous ont mis en avant l'absence de difficultés posées par cet individu et son comportement en apparence normal. Après m'être concerté avec le procureur de la République, j'ai fait part des informations dont je disposais, et j'ai affirmé, ce qu'on a quelquefois omis de rappeler, que l'enquête ne faisait que commencer. Dans les heures qui ont suivi, l'enquête a avancé et a permis de faire apparaître dans la journée de vendredi plusieurs éléments, comme l'a indiqué le procureur Jean-François Ricard : des échanges de SMS entre l'auteur et son épouse et des contacts de l'auteur avec « plusieurs individus susceptibles d'appartenir à la mouvance salafiste ». Ajoutés à plusieurs témoignages notamment du voisinage, ils ne laissent aucun doute sur la radicalisation de l'auteur et sur la préméditation de son acte. C'est dans ces conditions que le parquet national anti-terroriste s'est saisi de l'enquête vendredi 4 octobre en fin de journée.

J'en viens maintenant aux raisons qui ont conduit à ce que la radicalisation désormais avérée de l'auteur n'ait pas été découverte plus tôt. Je tiens à souligner tout d'abord qu'un certain nombre de fausses rumeurs se sont propagées dès les premières minutes de l'enquête. Nous avons tous entendu parler d'une convocation pour un entretien qui aurait conduit à l'attaque de la supérieure hiérarchique de l'auteur, ou de la supposée tenue vestimentaire de l'épouse de l'assaillant ; ces informations sont erronées. Il est notoire que l'auteur s'était converti à l'islam il y a une dizaine d'années. Toutefois, et je le dis avec fermeté car certains semblent avoir du mal à l'entendre, être musulman ne signifie pas être terroriste.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.