Intervention de Philippe Gosselin

Séance en hémicycle du mardi 22 octobre 2019 à 21h30
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2020 — Article 3

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Gosselin :

Les débats sont un peu surréalistes ce soir. Entre la ministre qui s'enflamme et invective un de nos collègues, et le rapporteur général qui tire opportunité de l'imbroglio que vous avez contribué à créer, j'avoue que c'est un peu compliqué. C'est même excellent ! Vous arguez de la situation inextricable dans laquelle vous vous êtes mis vous-mêmes pour ne pas bouger.

Il faut se rendre compte que nous évoquons un sujet particulier, la sécurité sociale, qui relève d'une certaine tradition républicaine. N'en déplaise à M. Darmanin qui tournait les choses en dérision tout à l'heure, c'est un bien commun auquel nous sommes encore sensibles. Vous-même, monsieur le ministre, disiez d'ailleurs la même chose lorsque vous siégiez sur les rangs de notre groupe, mais à n'en pas douter, il s'agissait alors d'un monde différent et la mémoire fait défaut – comme dans la chanson, elle flanche.

Peu à peu, vous opérez une renationalisation. C'est très clair, et c'est ce que nous voulons mettre en avant ce soir. Vous écartez les partenaires sociaux ; vous écartez du budget de la sécurité sociale des sommes importantes. On a le droit d'agir ainsi – c'est ce qui se passe dans d'autres pays – , mais ce n'est pas le modèle français auquel nous sommes attachés.

En mettant fin aux compensations, ou en les diminuant, d'une certaine façon, vous faites payer aux gilets jaunes ce que vous leur avez donné il y a quelques mois. Cela me fait penser à cette citation d'Alphonse Allais : « Il faut prendre l'argent là où il se trouve, c'est-à-dire chez les pauvres. Bon d'accord, ils n'ont pas beaucoup d'argent, mais il y a beaucoup de pauvres. »

Voilà un peu où nous en sommes ce soir. Je trouve cela désolant. Nous aurions pu débattre de sujets importants tels que l'hôpital, l'ONDAM, ou d'aspects beaucoup plus positifs, mais en raison de votre obstination, vous créez les conditions d'un dialogue de sourds. C'est bien regrettable à cette heure-ci.

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