Intervention de Didier Guillaume

Réunion du jeudi 17 octobre 2019 à 9h30
Commission d'enquête sur l'impact économique, sanitaire et environnemental de l'utilisation du chlordécone et du paraquat comme insecticides agricoles dans les territoires de guadeloupe et de martinique, sur les responsabilités publiques et privées dans la prolongation de leur autorisation et évaluant la nécessité et les modalités d'une indemnisation des préjudices des victimes et de ces territoires

Didier Guillaume, ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation :

Je ne parle pas de zéro chlordécone dans les sols mais dans l'alimentation. C'est un objectif clair. C'est le même que lorsque nous parlons de l'objectif de sortie du glyphosate en 2021 ou de 50 % de moins de produits phytopharmaceutiques en 2025. Ce sont des objectifs qu'il faut fixer. Il ne s'agit pas uniquement d'un objectif pour faire joli mais sur lequel nous mettons tous les moyens pour l'atteindre, faute de quoi cela ne sert à rien et s'appelle de la communication. Or je ne suis pas là pour faire de la communication mais pour avoir des résultats. Je ne suis pas un commentateur de la vie, je suis un acteur de la vie politique. Un acteur ne fait pas de commentaire, un acteur acte, prend des décisions.

Notre volonté est de parvenir au zéro chlordécone. Ce sera difficile et prendra du temps dans l'alimentation mais nous devons tous nous y mettre. Si nous avons la volonté, nous trouverons le chemin pour y arriver.

Concernant l'extension du programme JAFA aux produits de la mer, je suis au regret de vous dire que je ne vais pas répondre à cette question, dont la responsabilité revient au ministère de la Santé. Avec le ministère de l'Économie, nous sommes en charge des contrôles des produits commercialisés.

Sur l'évaluation, il m'est très compliqué de répondre car je ne suis pas technicien et je ne vais pas demander aux techniciens de répondre. La volonté du ministère que je dirige est d'être en évaluation permanente. Ce n'est pas parce que nous avons pris une décision, parce qu'une loi est votée, parce qu'un décret a été pris que nous considérons que c'est pour solde de tout compte, bien au contraire. Dans la politique moderne, dans la relation que nous devons avoir avec la population et la société civile, nous devons sans cesse nous rendre compte de ce que cela donne. D'ailleurs, constitutionnellement, les pouvoirs des députés et des sénateurs comprennent le contrôle du Gouvernement, et donc des lois, et c'est un peu ce que nous faisons ici. Il ne faut jamais arrêter d'évaluer et de voir comment les choses peuvent évoluer. C'est pourquoi j'ai regardé les plans chlordécone mis en place jusqu'à maintenant. Ils ont été ce qu'ils ont été. Les prochains plans chlordécone devront être encore plus forts, encore plus précis et dans la direction d'arriver au zéro chlordécone avec les moyens afférents.

Concernant les pêcheurs, j'ai bien entendu ce que disait tout à l'heure M. le Président sur le pêcheur obligé d'aller pêcher plus loin avec un plus grand navire, plus de matelots… c'est très compliqué et nous avons besoin d'évaluer cela.

La prise en compte du premier plan chlordécone a amené des choses. Je comprends votre réflexion selon laquelle cela ne va pas assez loin. Vous avez raison de dire cela mais, là encore, je ne peux pas répondre plus précisément à cette question. Sachez cependant que j'ai beaucoup essayé de travailler et de faire travailler notre direction de la pêche et mon collaborateur en charge du sujet ; nous avons vraiment la volonté d'avancer dans cette direction.

Sur la période 2014 à 2019, le ministère a mis en place une aide d'urgence de l'ordre de 4 millions. Je suis conscient qu'il se peut que ce que je vous dise ne vous satisfasse pas, mais c'est ma réponse ; nous avons la volonté de maintenir en activité, de mettre un peu d'argent dans le cadre de ce que nous faisons, mais la reconversion des pêcheurs liée à la problématique du chlordécone m'importe beaucoup.

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