Intervention de Béatrice Descamps

Réunion du mercredi 23 octobre 2019 à 15h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBéatrice Descamps :

Le Gouvernement nous présente un budget en hausse de 1,75 % par rapport à 2019. Si cette augmentation des crédits va forcément dans le bon sens, elle est à mettre en perspective, malheureusement, avec l'insuffisance des financements de l'éducation nationale depuis de nombreuses années.

Les chiffres parlent d'eux-mêmes : les enseignants français du premier degré sont les moins payés de l'Union européenne. Pire encore, après quinze ans de carrière, ces mêmes enseignants connaissent des salaires de 21 % inférieurs à ceux de leurs homologues européens, alors qu'ils ne travaillent pas moins.

Au regard de ce constat, préparer notre société de demain nécessite donc de se pencher sur ce retard français. Il s'agit, à moyen ou long terme, de définir des buts précis ainsi que des moyens financiers – entre autres pour la revalorisation des salaires, mais pas uniquement – si l'on veut transformer réellement notre système éducatif.

Nous avons conscience que le Gouvernement a consenti des efforts importants depuis 2017, traduisant un engagement substantiel de nos finances publiques. Je pense particulièrement, vous l'avez dit, au dédoublement des classes de CP-CE1 en réseau d'éducation prioritaire, au versement d'une prime aux enseignants en REP et en REP+, ou encore à l'ambition de limiter, d'ici à 2022, à 24 le nombre d'élèves par classe en grande section, CP et CE1, dans l'ensemble du territoire. Nous sommes convaincus que ces réformes permettent un suivi plus personnalisé, et facilitent une pédagogie au plus près de l'élève. De fait, les conditions de travail sont meilleures pour les enfants et pour leurs enseignants.

Nous le savons, tout ne peut se faire en une année. Il faut toutefois garder à l'esprit les nombreux chantiers : la formation des enseignants, la revalorisation de leur fonction, de leur image, de leur salaire, l'accueil de tous les élèves. Redonner des moyens permettra des conditions d'accueil et d'accompagnement optimales, même si elles se sont améliorées depuis quelques années, nous ne pouvons le nier.

Nous avons bon espoir, monsieur le ministre, que durant ce quinquennat vous apportiez des réponses sur chacun de ces points à une profession en souffrance, alors même qu'elle est au coeur du projet républicain.

Par ailleurs, pouvez-vous nous confirmer que la compensation liée au financement de l'instruction obligatoire à 3 ans est bien incluse dans l'augmentation de 117 millions d'euros de l'action Enseignement préélémentaire du programme Enseignement scolaire du premier degré et qu'elle sera donc bien versée aux communes en année n+1 ?

Nous tenons, en outre à insister sur la voie professionnelle, voie sur laquelle le Gouvernement doit mettre l'accent, et dont l'image et les perspectives qu'elle peut donner sont à valoriser auprès des élèves et de leurs parents, alors que des centaines de milliers d'emplois restent à pourvoir en France. Se pose donc la question de l'orientation et des moyens qui lui sont alloués.

Si la communication envers le citoyen doit rester une priorité, nous nous interrogeons également sur les 4,4 millions d'euros que le ministère lui consacre chaque année, et particulièrement sur les 200 000 euros consacrés à la commande d'études et de sondages.

Enfin, nous présenterons une série d'amendements pour rouvrir le débat sur un certain nombre de sujets concernant notamment la médecine scolaire, l'accueil et l'accompagnement de tous les élèves, à travers les débats budgétaires sur cette mission. Nous serons donc vigilants à ce que l'effort des finances publiques pour l'enseignement se poursuive et s'intensifie.

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