Intervention de Robin Reda

Réunion du mercredi 23 octobre 2019 à 9h30
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRobin Reda :

Au risque de paraître redondant avec le rapporteur spécial, je crois qu'il faut vraiment souligner la double insincérité du budget de la mission Justice. Elle est d'abord politique, parce que la loi de programmation pour la justice a été votée il y a six mois et que des engagements très forts avaient été pris par la ministre devant la représentation nationale. Or, dans le budget 2020, la justice est la sacrifiée des économies budgétaires. La hausse est en trompe-l'oeil.

L'insincérité est aussi budgétaire. S'agissant des places de prison, par exemple, le taux de suroccupation continue d'augmenter. Les 15 000 places ne sont évidemment pas atteintes et même les 7 000 places promises dans le quinquennat ne seront probablement pas livrées. Je veux bien que l'on fasse peser la faute sur les collectivités territoriales, mais il faut voir comment l'État se comporte lorsqu'il vient les démarcher pour des terrains, souvent à la hussarde. Je crains que les crédits inscrits pour les établissements pénitentiaires ne soient pas consommés. De même, pour ce qui est des recrutements d'agents pénitentiaires, on n'arrive pas à remplir les concours pour les surveillants de prison, et les promotions sont en général de 20 % à 30 % insuffisantes pour pourvoir tous les postes. L'augmentation des crédits ne sert à rien, si l'on ne renforce pas l'attractivité du métier. Malheureusement, hier, en commission des lois, la garde des sceaux ne nous a pas rassurés. L'augmentation des crédits de la justice restera des chiffres écrits sur du papier, sans traduction dans les faits.

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