Intervention de Brigitte Kuster

Séance en hémicycle du mardi 12 novembre 2019 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2020 — Culture

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBrigitte Kuster :

Bref, je passe au programme « Création ». Lors de nos débats sur le projet de loi de finances pour 2018, j'avais déjà émis plusieurs recommandations en faveur de la Cité du théâtre, qui, vous le savez, me tient particulièrement à coeur.

Malheureusement, force est de constater que les choix que vous faites maintenant ne sont pas à la hauteur de l'enjeu et que vous compromettez ainsi une livraison dans les délais – nous allons, je crois, perdre un an – de ce lieu hautement emblématique qui inclut, rappelons-le, l'ouverture d'une deuxième salle à l'opéra Bastille. Sur les 86 millions d'euros de l'opération, vous repoussez à la mandature prochaine des décaissements importants.

La conséquence pour les opérateurs de la Cité est que leurs fonds de roulement, à n'en pas douter, seront ponctionnés pour couvrir les 22,5 millions d'euros en crédits de paiement qui ne sont pas inscrits dans ce budget alors même qu'ils sont nécessaires au chantier Bastille, selon l'évaluation de votre ministère. C'est un autre paradoxe du budget.

Dans le programme « Transmission des savoirs et démocratisation de la culture » figure certainement le troisième grand paradoxe du budget que nous examinons, à propos du pass culture. Nous nous interrogeons tout d'abord sur le faible nombre d'inscrits – seulement 20 000 sur les 135 000 jeunes éligibles – et sur le taux de consommation des 500 euros prévus pour chaque jeune de 18 ans, qui n'atteint péniblement que 60 %, alors qu'un rapide calcul permet de constater que, sur les 29 millions d'euros attribués, seuls 19 millions ont été consommés, comme cela a été souligné précédemment.

Vous annoncez pourtant une dotation de 49 millions d'euros puis de 84 millions en 2021 et de 104 millions en 2022 pour le pass culture. Cette inflation budgétaire nous laisse particulièrement dubitatifs alors que d'autres chantiers manquent cruellement de crédits. Nous pensons que vous laissez entraîner dans une fuite en avant parce qu'il s'agit d'une promesse de campagne du Président de la République. Il nous paraîtrait plus opportun d'attribuer une part plus importante de ces fonds au bilan de l'expérimentation en cours dans les départements.

Au-delà de l'expérimentation du pass culture, je regrette également que ce budget ne soit pas plus clair en ce qui concerne la démocratisation et l'éducation artistique et culturelle. En effet, les crédits de ce programme sont très difficiles à retracer puisqu'ils sont attribués sous forme de dépenses d'intervention aux collectivités territoriales.

J'en arrive au sujet figurant sur la page qui me manquait tout à l'heure : notre demande de suppression de l'article 50, relatif au mécénat.

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