Intervention de Olivier Falorni

Séance en hémicycle du mardi 12 novembre 2019 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2020 — Culture

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Falorni :

L'examen de la mission « Culture » du projet de loi de finances pour 2020 est l'occasion pour le groupe Libertés et territoires de rappeler l'importance de la politique culturelle pour la cohésion et l'attractivité de nos territoires. En effet, l'existence d'équipements et d'événements culturels, ou encore l'immense atout que constitue un patrimoine historique riche sont de puissants leviers pour l'emploi, le tourisme, l'économie locale et le lien social ou entre les générations. C'est la raison pour laquelle la culture peut être envisagée comme une politique transversale, dont les effets bénéfiques dépassent largement le seul champ culturel. Notre groupe tient par conséquent à saluer la légère hausse des crédits de la mission, qui permet au budget de frôler les 3 milliards d'euros. Pourtant, nous avons été plusieurs à le souligner, cette hausse fait suite à plusieurs années de diminution, celle-ci s'étant faite principalement au détriment des moyens alloués à la protection et à la sauvegarde de notre patrimoine. C'est sur ce point que je souhaiterais en premier lieu m'arrêter.

Avec une hausse de 7 millions d'euros par redéploiement au sein du programme, le budget alloué à l'entretien et à la restauration des monuments historiques s'élève à 338 millions seulement, loin des 2 milliards demandés par Stéphane Bern dans le cadre de sa mission sur le patrimoine. Nous le déplorons, d'autant plus que les choix du Gouvernement en matière de mécénat nous semblent difficilement compréhensibles, pour ne pas dire paradoxaux. Le ministère de la culture s'appuie en effet largement sur les dons des entreprises et des particuliers pour financer les institutions culturelles et la rénovation de nos monuments historiques. Il s'agit là d'un aveu de l'incapacité de l'État à assumer seul cette mission, dont la souscription nationale lancée immédiatement après l'incendie de Notre-Dame de Paris offre la plus récente illustration. Cela peut se comprendre dans un contexte de tension budgétaire, mais alors comment expliquer que le Gouvernement prenne le risque immense de porter préjudice au mécénat avec l'article 50 du présent projet de loi, qui prévoit de baisser de 60 à 40 % le taux de réduction d'impôt pour les versements des entreprises supérieurs à 2 millions d'euros ? Il y a là une véritable contradiction.

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