Intervention de Adrien Quatennens

Séance en hémicycle du vendredi 27 octobre 2017 à 21h30
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2018 — Article 36

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAdrien Quatennens :

Votre nouvelle priorité est donc le développement de la télémédecine, qui est en effet nécessaire au virage ambulatoire que vous appelez de vos voeux pour faire des économies. Cette priorité n'est pas la nôtre. Nous pensons qu'il est plus urgent de réduire les inégalités d'accès à la santé, qui s'accroissent chaque année, et de démocratiser nos politiques de santé. Les innovations techniques ne sont pas la solution à tous nos problèmes d'organisation. De nombreux professionnels hospitaliers s'inquiètent d'ailleurs de voir partir si vite leurs patients, faute de lits disponibles. La télémédecine ne répondra pas à elle seule aux problèmes des déserts médicaux, du manque de moyens des hôpitaux ou encore du manque de spécialistes.

En disant cela, nous ne disons pas que nous sommes contre le développement de la télémédecine. Celle-ci peut en effet permettre de diagnostiquer à l'oeil certaines plaies, apporter une réponse à des situations d'urgence ou encore permettre de suivre des personnes atteintes de maladies chroniques désireuses de rester à leur domicile. En revanche, nous souhaitons que cette pratique soit strictement encadrée. Le choix de la télémédecine et de l'ambulatoire doit pouvoir se faire avec discernement, en concertation avec les patients. Il faut respecter la confidentialité des données et s'assurer que leur transfert est sécurisé.

Afin d'endiguer les nombreux risques que représente la télémédecine, il nous semble notamment nécessaire de veiller à l'accompagnement des patients soignés à distance, ainsi qu'à la présence d'intervenants habilités lorsque le transfert d'informations sur la santé du patient n'est pas automatisé. Par exemple, dans le cadre d'un diagnostic à distance, un médecin ne peut pas demander à un infirmier d'effectuer un acte sur une plaie ouverte, acte pour lequel ce dernier n'est pas habilité.

La télémédecine doit être limitée à certaines pathologies. C'est pourquoi nous vous appelons à la laisser à son humble place.

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