Intervention de Raphaël Schellenberger

Séance en hémicycle du mardi 19 novembre 2019 à 21h30
Engagement dans la vie locale et proximité de l'action publique — Article 4 ter

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRaphaël Schellenberger :

Cet article prévoit que la réunion du conseil communautaire puisse se tenir par téléconférence.

Je comprends bien la nécessité d'apporter une solution à des élus de territoires ruraux inclus dans une intercommunalité XXL et qui ont des difficultés à être présents à ces réunions, sachant qu'il leur faut parfois plusieurs heures de trajet. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser qu'on est en train de traiter le symptôme plutôt que le problème. Les intercommunalités sont devenues trop grandes et ne correspondent plus à des réalités territoriales, à des bassins de vie, à des territoires vécus par les habitants et donc par les élus.

Si faciliter l'accès de ces derniers aux réunions par la téléconférence peut avoir un intérêt, cela signifie tout de même casser les modalités de construction de la délibération qui prévalaient jusqu'alors et la façon de concevoir l'élaboration de l'intérêt général en France. Au-delà de l'expression d'une somme d'intérêts particuliers, l'intérêt général naît de nos échanges physiques à l'Assemblée nationale, et il en est de même dans une communauté locale. Cette nouvelle disposition va ainsi porter une atteinte fondamentale à l'une des composantes de notre système démocratique, de notre conception de l'intérêt général.

S'il y a des raisons techniques objectives à autoriser la téléconférence, il y a aussi des raisons de philosophie politique qui devraient nous amener à y regarder à deux fois.

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