Intervention de Michel Larive

Réunion du mercredi 6 novembre 2019 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Larive :

Je partage avec vous certains constats qu'il était important de mettre en lumière, notamment concernant la précarité des chercheurs. Nous savons qu'ils sont très mal payés, notamment en début de carrière. De plus, nombre d'entre eux passent un temps considérable à candidater pour financer leurs recherches, avec des taux de refus très importants, notamment dans les sciences humaines. Vos travaux ont aussi largement porté sur les crédits affectés à la recherche. Vous préconisez d'affecter des moyens supplémentaires pour rémunérer les chercheurs, mais aussi pour financer convenablement la recherche.

Même si nous partageons certaines de vos conclusions, il apparaît que les pistes que vous envisagez sont sensiblement différentes des nôtres. Les montants globaux estimés nous semblent insuffisants. Ils ne remettent pas en cause le principe de financement quasi exclusif de la recherche à travers des appels à projets, via l'ANR. Ce système prive les chercheurs de la liberté de définir de leurs objets de recherche.

Ensuite, nous considérons que ces financements s'orientent en très grande partie vers une privatisation de notre service public de la recherche. Effectivement, dans le PLF pour 2020, le programme d'investissements d'avenir (PIA) est doté d'un peu plus de 2 milliards d'euros répartis comme suit : 435 millions d'euros pour l'enseignement supérieur, 620 millions pour la valorisation de la recherche et 1,12 milliard pour l'accélération de la modernisation des entreprises.

Nous considérons que les dispositifs mis en place pour accompagner la recherche soulèvent souvent des problématiques sociales. Les financements du PIA ne permettent pas d'offrir des conditions de travail dignes aux chercheurs.

J'attire également votre attention sur le crédit d'impôt pour la recherche qui a démontré son inefficacité. Il représente un effet d'aubaine pour les grandes entreprises. C'est la raison pour laquelle je plaide en faveur de sa suppression et de sa redirection vers la recherche publique au service de l'intérêt général. Je souhaiterais connaître votre avis sur les remarques, critiques et propositions que je viens de formuler.

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