Intervention de Caroline Fiat

Réunion du mercredi 27 novembre 2019 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Fiat :

Je remercie vivement le groupe Socialistes et apparentés, et en particulier notre collègue Guillaume Garot, pour son combat contre les déserts médicaux. Les inégalités en matière de santé sont criantes, s'aggravent et continueront de s'aggraver dans les années à venir si nous ne faisons rien.

Les communes rurales sont les plus touchées, mais également celles situées en périphérie des grandes villes. Selon l'UFC-Que Choisir, se soigner sans devoir s'acquitter de dépassement d'honoraires devient de plus en plus difficile : plus de huit Français sur dix ne disposent pas suffisamment d'ophtalmologistes ou de gynécologues près de chez eux.

Le Gouvernement se félicite de la fin du numerus clausus alors même qu'elle n'apporte aucune garantie en matière d'augmentation du nombre de médecins formés. J'invite à cet égard mes collègues à rencontrer les externes qui manifestent actuellement : on comprend vite qu'ils ont déjà tous l'envie d'arrêter.

Face à la désertification médicale, aux délais scandaleusement longs pour obtenir un rendez-vous et à la pénurie de spécialistes, certains en appellent à des mesures incitatives. Pourtant, les faits sont têtus : toutes celles prises ces dernières décennies – majoration de revenu, exonération d'impôts, etc – n'ont pas fonctionné et se sont toute soldées par des échecs.

À l'inverse, les mesures de régulation à l'installation, qui existent pour les pharmaciens, les sages-femmes, les infirmiers et les masseurs-kinésithérapeutes, sont très efficaces. Le conventionnement des sages-femmes a par exemple permis entre 2010 et 2016 de réduire la part des installations en zones surdotées de 28 % à seulement 10 %. Le groupe de La France insoumise se réjouit donc de l'article 1er de cette proposition de loi.

La télémédecine suscite quelques inquiétudes liées à ses possibles dérives : elle pourrait en effet induire des niveaux de soins différents en fonction du lieu d'habitation ou des revenus des personnes concernées.

J'apporte enfin tout particulièrement mon soutien à l'article 6, qui plafonne les dépassements d'honoraires car j'ai moi-même déposé une proposition de loi visant à y mettre fin.

La santé est un droit fondamental. L'accès aux soins devrait donc être garanti à tous sur l'ensemble du territoire. Nous voterons pour cette proposition de loi de bon sens.

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