Intervention de Guy Teissier

Réunion du mercredi 6 novembre 2019 à 16h40
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuy Teissier :

Je prends la parole au nom du groupe Les Républicains. Je vous remercie, mon général, pour ce tour d'horizon et pour votre sincérité au sujet du budget de la défense. Bien entendu, nous sommes tous favorables à l'augmentation du budget des armées, et nous l'avons votée car c'est un progrès, mais ce n'est en fait qu'un rattrapage par rapport à ce qu'était la situation il y a deux ans. Je vous remercie aussi d'avoir rappelé que nous pourrions être victimes de manipulations pour ce qui concerne l'Iran – j'ai le souvenir du général américain Colin Powell, apparu un soir à la télévision montrant une fiole censée démontrer que Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive, ce qui a déclenché l'opération que nous connaissons en Irak. Je vous remercie encore d'avoir sonné l'alerte sur les drones capables de parcourir des milliers de kilomètres pour percer le dôme de fer qui protège théoriquement l'Arabie saoudite, alors même que de nombreuses forces, y compris américaines, sont présentes sur place et exercent une surveillance constante ; c'est effectivement très inquiétant.

Mon ancien collègue Jean Glavany et moi-même avons rédigé il y a quelques années un rapport d'information sur la coopération européenne avec les pays du Maghreb. Á cette occasion, nous avions rencontré un général nigérien qui aurait probablement pu prendre la tête du G5 Sahel. On semble toujours éprouver quelques difficultés à trouver dans les cinq pays du Sahel un chef de qualité, capable de mener des opérations de grande ampleur, si bien que le G5 Sahel n'apporte pas l'aide efficace et nécessaire souhaitée par les Occidentaux. Il en résulte que les opérations conjointes menées actuellement sont meurtrières, et l'on a l'impression de piétiner. Certains pays occidentaux s'en émeuvent, sans pour autant participer davantage à l'effort nécessaire à nos côtés ; surtout, les pays d'Afrique s'en inquiètent en raison de l'importante capillarité terroriste constatée au Burkina Faso, au Tchad, au nord du Cameroun et même en Côte d'Ivoire, prolifération d'autant plus préoccupante que nous sommes dans l'incapacité de la stopper. Dans ce contexte, pouvez-vous nous en dire plus sur la nouvelle opération, dite Bourgou 4, dont la ministre a annoncé le lancement dans la zone des trois frontières Burkina-Mali-Niger ? Correspond-elle à votre vision stratégique de long terme de la lutte contre Daech ou est-ce une mesure d'urgence décidée pour faire face à la dégradation constante de la situation ?

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