Intervention de Philippe Folliot

Réunion du mercredi 13 novembre 2019 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Folliot, rapporteur pour avis :

Monsieur Furst, je suis d'accord sur l'analyse et la perspective dressée par l'expérimenté parlementaire que vous êtes, notamment sur ce que j'appellerai « l'ode au temps long ». Quelles que soient les foucades des personnes qui ne pensent qu'à coup de tweets, on peut impulser et construire la politique d'un pays sur le moyen terme, le temps long étant ce qu'il est. Je ne sais pas quel sera le résultat des élections américaines l'année prochaine, mais il y a une grande probabilité que l'OTAN survive à celui qui est l'un de ses principaux détracteurs, pas que dans les mots, mais aussi dans les faits. Les grands analystes de l'OTAN avaient prévu tous les scénarios, sauf celui qu'un certain nombre de coups serait porté du coeur même du système, c'est-à-dire de la Maison-Blanche, et qu'à partir de là, cela allait entraîner un certain nombre de réactions et d'interrogations.

Concernant l'adhésion de la Macédoine du Nord, il existe un intérêt politique et militaire. Et ce n'est pas l'apport de 8 000 soldats supplémentaires, puisque c'est essentiellement une armée de terre. Il n'y a pas d'armée de l'air, juste quelques hélicoptères. Ce sont essentiellement des forces terrestres. De par la situation géographique, il n'y a pas de marine macédonienne.

Sur la question de l'OTAN et de l'Union européenne, cet élément de perspective est un peu tronqué par la Macédoine du Nord qui souhaite entrer dans l'Union européenne, mais qui doit avant faire un certain nombre de réformes et d'efforts. Derrière tout cela, il y a un enjeu interne, qui n'est plus du tout le nôtre, un enjeu propre à l'Union européenne : l'enjeu de l'approfondissement ou de l'élargissement. C'est une question qui n'a jamais été traitée. À l'échelle européenne, s'il y a un certain nombre de nos concitoyens qui sont en phase d'interrogation sur l'Europe, c'est peut-être aussi parce que nous n'avons pas traité cette question comme il le faudrait.

Concernant le fait que nous soyons le 26ème État à ratifier, temporiser encore plus par rapport à cette ratification n'est certainement pas la meilleure façon de marquer des points en matière d'influence. Il est bien d'avoir rappelé le rôle de la Grèce et de l'ancien Premier ministre grec. Même si la Macédoine a fait beaucoup de concessions pour arriver à cet accord, il était important que ces deux pays puissent régler ensemble ce contentieux du Nord.

Concernant l'OTAN et l'Union européenne, cette adhésion de la Macédoine du Nord à l'OTAN a une signification aussi politique que militaire. Le fait d'arrimer la Macédoine du Nord dans le bloc occidental démocratique est une bonne chose. La perspective d'adhésion à l'Union européenne est un autre débat, dans un autre cadre. Pouvoir adhérer à l'OTAN avant d'espérer engager le début de la procédure de discussion et d'échange pour une éventuelle adhésion à l'Union européenne, était peut-être un préalable pour eux. Les choses doivent être traitées étape par étape. Par rapport aux enjeux de paix, de stabilité et de sécurité, il est préférable que la Macédoine fasse partie de l'OTAN, au regard des tensions internes, des difficultés et des problèmes qui ont été soulevés. Il s'agit d'un point important par rapport aux enjeux de paix et de stabilité.

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