Intervention de Patrick Hetzel

Séance en hémicycle du jeudi 13 février 2020 à 15h00
Protection patrimoniale et promotion des langues régionales — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Hetzel :

Monsieur le ministre, vous avez raison de souhaiter un débat apaisé. Cela étant, comme Mme Pinel l'a rappelé à l'instant, encore ne faudrait-il pas qu'une proposition de loi, composée initialement de neuf articles, n'en ait plus que deux à la sortie des travaux de la commission : pour favoriser l'apaisement, il est possible de mieux faire !

C'est toujours la logique du « en même temps » : le discours de l'apaisement n'est pas suivi des actes. Nous aimerions que la majorité prenne, à un moment donné, ses responsabilités, en mettant ses actes en cohérence avec son discours. Malheureusement, tel n'est pas toujours le cas s'agissant des langues régionales.

Vous avez affirmé à la tribune, monsieur le ministre, que les demandes d'ouverture de classes en langue régionale sont systématiquement accordées. Non : c'est plus compliqué que cela. Je vous invite à venir en Alsace constater que ces demandes d'ouvertures ne sont pas systématiquement accordées. Je peux vous fournir des éléments allant dans le sens de mes propos. Il vous faudra donc modifier les consignes que vous transmettez aux recteurs concernés.

Vous le savez, les langues régionales réclament des mesures beaucoup plus importantes que celles qui sont déjà prises. Nous avons eu ce débat lors de l'examen de la loi que vous avez défendue : c'est vrai, vous accomplissez des efforts, que je tiens à saluer, s'agissant des moyens que vous avez décidé de consacrer à la promotion des langues régionales. Il faut toutefois aller beaucoup plus loin, parce que, par exemple, en Alsace, nous observons un déclin inexorable du nombre des locuteurs. Les efforts en matière de moyens que vous consacrez aux langues régionales ne suffiront pas à endiguer ce phénomène.

Aussi défendrons-nous des amendements qui permettront aux collectivités territoriales de s'engager de manière plus importante aux côtés de l'État en changeant de braquet, afin que les langues régionales soient davantage prises en considération. Nous avons parfaitement conscience que l'État ne peut être seul à accomplir des efforts : encore doit-il permettre aux collectivités territoriales de s'engager. Or nous sentons comme une hésitation de la part de l'État à aller dans ce sens. Nous aimerions que vous nous disiez clairement que vous êtes prêt à aller très loin avec les collectivités territoriales pour, je le répète, changer de braquet en matière de promotion des langues régionales.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.