Intervention de Amiral Philippe Hello

Réunion du mercredi 29 janvier 2020 à 10h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Amiral Philippe Hello, directeur des ressources humaines du ministère des Armées :

Est-ce que j'en voudrais ? Certainement si j'étais au début de ma carrière et si j'envisageais de faire une deuxième carrière. Pour avoir commandé une école, je sais que les jeunes générations ne sont pas dans l'idée de s'engager pour un temps long, surtout si elles ne trouvent pas les aspirations visées au départ. Du point de vue de la flexibilité, le nouveau dispositif autorise beaucoup plus facilement des allers et retours dans différentes branches professionnelles, y compris pour les militaires et pour ceux qui sont dans une logique de flux.

Quand je parle de logique de flux, je suis bien conscient que des gens dont nous avons besoin doivent rester dans l'institution même s'ils n'ont pas réussi à progresser. Je n'ai jamais dit que nous étions dans un système sélectif qui éliminait ceux qui n'y arrivaient pas. J'ai dit que d'autres critères, à savoir l'employabilité et la sélection, intervenaient en plus des critères de flux. Cela étant, qu'on s'en réjouisse ou qu'on s'en plaigne, la contractualisation s'étend à tous les pans de la fonction publique. Elle va monter en puissance par la loi de transformation de la fonction publique. Je ne dis pas que c'est bien ou que c'est mal. Je constate que les jeunes sont beaucoup plus volatils qu'autrefois dans leurs aspirations, leurs intentions ou leur capacité à oser et à changer de métier. Le dispositif répond à cette évolution, y compris pour les militaires.

Si les réservistes voient leur pension interrompue au bout de trente jours, c'est pour qu'ils puissent cotiser pour des compléments à pension dans leur système civil. Ce n'est pas une disposition défavorable. Le système universel de retraite prévoit les multi-carrières et les carrières hachées et on pourra sûrement le transposer pour les réservistes. Le but n'est pas que les gens soient défavorisés et nous nous battrons sur chaque texte pour défendre leurs droits.

Madame la députée, nous privilégions déjà la formation dans le système plutôt que le départ. À chaque fois qu'une personne frappe à sa porte, une agence de reconversion de la défense définit si elle doit être orientée à l'extérieur de l'institution vers le secteur privé ou vers le secteur public, ou bien à l'intérieur du ministère par reconversion interne, y compris comme militaire si elle souhaite changer de spécialité. Pour ce faire, nous avons des centres de formation professionnelle dotés de la capacité de convertir un légionnaire fantassin en expert frigoriste, voire, demain, en webmaster ou en administrateur de réseau, puisque nous avons construit avec l'agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (AFPA) un partenariat pour avoir un pôle d'excellence numérique à Fontenay-le-Comte. Ces dispositions sont déjà en place et prennent de plus en plus de vigueur. Nous sommes aujourd'hui dans une logique visant davantage à retenir les personnels qu'à les laisser partir, dans certains cas et à certains stades de la carrière.

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