Intervention de Sébastien Jumel

Séance en hémicycle du samedi 22 février 2020 à 15h00
Système universel de retraite — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Jumel :

Nous vivons un beau moment de consensus, ce qui prouve que le débat n'est jamais inutile. J'ai moi-même souligné, dans le cadre de la commission d'enquête sur l'inclusion des élèves handicapés dans l'école et l'université de la République quatorze ans après la loi du 11 février 2005, combien les parents d'enfants handicapés se voient souvent contraints de rompre leur carrière professionnelle, de choisir un temps partiel, voire de renoncer à leur travail. Qu'on affiche comme principe général de prendre en considération les aidants ne mange pas de pain ! Nous attendons de connaître, dans la suite du texte, les traductions concrètes de ce principe.

Cette question m'offre l'occasion de rappeler que, si un pas est franchi pour les aidants – ce dont je me félicite avec vous – , concernant en revanche des aidés, à savoir des handicapés, ce projet de loi, il craint ! Le montant des pensions est aujourd'hui majoré de 33 %, afin de prendre en compte les incidences négatives du handicap sur leur activité ; quelle garantie avons-nous s'agissant, demain, des carrières hachées ? Aucune.

Par ailleurs, le projet de loi prévoit une retraite minimale fixée à 85 % du SMIC net ; mais n'oublions pas que de nombreux travailleurs, que leur handicap aura privé d'une carrière normale, devront se contenter d'une retraite minimale. Ce n'est pas moi qui l'avance, c'est le collectif handicaps.

Selon le même collectif, qui réunit quarante-sept associations – il ne s'agit donc pas du groupe coco qui a envie de faire de l'obstruction ! – , moins de 3 000 personnes handicapées par an bénéficient d'un départ anticipé à la retraite ; or le texte ne permettra de réaliser aucun progrès en la matière.

Les associations dénoncent également le fait que les critères, qui sont injustes, d'obtention d'une retraite pour inaptitude resteront inchangés. Enfin, l'invalidité donnera droit, demain, à des points de solidarité, dont la valeur sera différente de celle des points qui seront attribués au titre de l'activité professionnelle.

Je ne voulais pas gâcher la fête : s'il est légitime de s'occuper des aidants, il est également important de constater que les aidés seront pénalisés par votre mauvais projet.

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