Intervention de Laurence Vanceunebrock

Réunion du lundi 14 octobre 2019 à 15h00
Commission d'enquête sur l'impact économique, sanitaire et environnemental de l'utilisation du chlordécone et du paraquat comme insecticides agricoles dans les territoires de guadeloupe et de martinique, sur les responsabilités publiques et privées dans la prolongation de leur autorisation et évaluant la nécessité et les modalités d'une indemnisation des préjudices des victimes et de ces territoires

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurence Vanceunebrock :

Lors de son audition par cette commission, le professeur Jérôme Salomon, directeur général de la DGS, nous a fait part de son appréhension des décisions prises pour mettre fin à ce scandale environnemental, en disant que rien ne se fera de façon efficace sans associer à nos travaux, tant les professionnels concernés que la population antillaise elle-même, pour qu'elle y adhère et puisse faire des propositions, participer et s'approprier les recommandations.

Je suis particulièrement sensible à ce dernier point car la population touchée par une pollution environnementale doit être parfaitement intégrée en amont des politiques, afin de pouvoir d'abord donner son avis, puis valider les décisions, et enfin pouvoir appliquer les recommandations. En effet, c'est dans le quotidien des personnes concernées que nous devons nous positionner, et elles seules sont capables d'exprimer leurs réels besoins. Je cite aussi Malcom Ferdinand, chercheur au CNRS qui, en parlant d'une crise de la démocratie antillaise, s'exprimait ainsi devant notre commission : « il faut agir au niveau de la participation de la cité aux décisions relatives à l'utilisation des terres et aux écosystèmes. » Actuellement, la convention citoyenne pour le climat est le symbole d'une nouvelle méthode souhaitée par le gouvernement, placée sous le signe de la concertation pour entendre les citoyens.

Je me permets de faire le lien avec ce processus, car la population touchée par le chlordécone est l'illustration même de ce que dénoncent nos jeunes aujourd'hui lorsqu'ils vont dans la rue, pour que nous agissions pour le climat pour leur avenir. L'objectif est de savoir concrètement ce que les citoyens veulent voir changer dans leur quotidien et ainsi quelles mesures ils envisagent pour eux-mêmes. C'est par ce type de concertation que les politiques publiques peuvent être appliquées de façon efficace. Aussi, Madame la Ministre, comment pouvez-vous envisager que les instances nationales de protection sanitaire auront à l'avenir à coeur de consulter les populations concernées par une pollution environnementale, dans l'élaboration de leurs recommandations ?

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