Intervention de Agnès Buzyn

Réunion du lundi 14 octobre 2019 à 15h00
Commission d'enquête sur l'impact économique, sanitaire et environnemental de l'utilisation du chlordécone et du paraquat comme insecticides agricoles dans les territoires de guadeloupe et de martinique, sur les responsabilités publiques et privées dans la prolongation de leur autorisation et évaluant la nécessité et les modalités d'une indemnisation des préjudices des victimes et de ces territoires

Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé :

Je vais peut-être parler de l'offre sanitaire. Aujourd'hui, nous savons à quel point nous avons des investissements à faire en Guadeloupe et en Martinique. Ne doutez pas de mon engagement pour remettre à niveau l'offre de soins de la Martinique et de la Guadeloupe. Je l'ai déjà montré dans les investissements que nous faisons dans mes déplacements sur place. J'ai toujours été choquée par les inégalités de santé. C'est insupportable pour moi en tant que médecin. Dans mes postes antérieurs, j'avais déjà voulu mieux aider la Guadeloupe et la Martinique sur le dépistage des cancers. Je suis vraiment formellement engagée et à l'écoute des besoins. Or on ne répare pas un sous-investissement ou un sous-engagement en deux ans. J'ai mis des moyens. Le CHU de la Guadeloupe est en train de se construire, j'aide le CHU de la Martinique. J'essaie de favoriser les professionnels libéraux qui s'installent, y compris des spécialistes, pas que des médecins généralistes. Je lève les barrières pour vraiment renforcer l'offre de soins locale. C'est un engagement que j'ai pris de longue date et sur lequel je serai à côté de vous dans la durée.

Ensuite, la population est très suivie. Il y a un registre des cancers qui couvre toute la population. Cela n'est pas vrai partout en métropole, où simplement 20 % de la population est couverte par les registres des maladies. Il y a des études spécifiques qui sont financées. Je viens de vous annoncer un fonds au sein du budget de l'Institut national du cancer, dédié à toutes les études que voudront faire les professionnels ou les chercheurs dans ce champ-là. Après, pour dire que la population ne serait pas suffisamment suivie, il faudrait savoir ce que nous cherchons. Or, la première étape est vraiment de définir ce que l'on doit rechercher et ce que l'on doit prévenir. Je le répète, je pense que l'urgence est vraiment le zéro chlordécone dans l'alimentation. Si nous arrivons à faire cela, il n'y aura plus d'inquiétude pour la population pour l'avenir.

Un registre des cancers a été mis en place grâce à l'ancien plan chlordécone, mais nous avons aussi un registre des malformations congénitales aux Antilles (REMALAN) créé aussi grâce au plan chlordécone en 2014. Nous avons un dispositif de toxicovigilance spécifique aux Antilles, créé en 2014, pour vérifier la dépollution des sols et les conséquences sanitaires. En fait, nous sommes en train d'équiper la Guadeloupe et la Martinique progressivement, pour justement prendre en compte ce besoin spécifique de suivi des populations.

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