Intervention de Pierre Dharréville

Séance en hémicycle du vendredi 28 février 2020 à 9h00
Système universel de retraite — Article 6

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Dharréville :

M. Petit a dit que, dans le nouveau système, le taux de remplacement ne voulait plus rien dire. D'une certaine façon, il a raison, et c'est tout le problème car ce taux a de la valeur à nos yeux. Il renvoie à la question de la continuité entre le niveau du dernier salaire – qui est en principe le meilleur – et celui de la pension. Il nous semble important de garantir un bon taux de remplacement, ce que vous ne faites absolument pas, et vous venez d'ailleurs d'en convenir.

Vous dites aux enseignants que vous allez leur distribuer des primes et examiner les possibilités d'augmentation de salaire pour que leur retraite soit moins dégradée. Nous pensons, nous, qu'il faut augmenter la rémunération des enseignants, non pas pour améliorer leurs retraites, mais parce que c'est de toute façon nécessaire en soi : c'est pour cela que votre démonstration s'écroule comme un château de cartes. Nous voulons à la fois assurer un bon salaire et une bonne retraite pour les agents de la fonction publique comme pour les salariés du privé.

Les primes que vous annoncez et qui, d'après les propositions du ministre, s'élèveront à 45 ou à 90 euros par mois selon que l'on aura choisi un étalement sur dix ans ou sur vingt ans, seront rapidement absorbées par l'inflation. Convenez que ce n'est pas satisfaisant et que ces primes ne produiront pas l'effet attendu. En outre, ces primes valorisent tout ce qui est extérieur au coeur de leur métier et, si on en juge par la situation actuelle, perpétueront les inégalités entre les femmes et les hommes dans l'ensemble de la fonction publique.

On peut lire, à la page 149 de l'étude d'impact, que « les taux de remplacement, soit la différence entre le dernier revenu d'activité et la retraite, des agents publics sont équivalents à ceux des salariés malgré ses règles différentes ». Comment ferez-vous pour que perdure, au sein du nouveau système, cette parité entre le public et le privé ? Vous n'y parviendrez pas.

Enfin, ces derniers jours, vous vous êtes félicités que la pénibilité soit enfin prise en considération dans la fonction publique. Or vous supprimez le classement en catégorie active, qui permettait justement de prendre en considération la pénibilité des emplois de 700 000 agents de la fonction publique. Ne jouez donc pas sur les mots et dites-nous la vérité !

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