Intervention de Marie-Christine Verdier-Jouclas

Séance en hémicycle du mercredi 8 novembre 2017 à 21h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Travail et emploi

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Christine Verdier-Jouclas, rapporteure spéciale de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire :

Comme nombre d'entre vous, j'ai une conviction : je crois résolument en la politique par la preuve. Or, aujourd'hui, force est de constater que, partout en France, des millions de femmes et d'hommes ne demandent qu'à se former, qu'à travailler afin d'avoir l'occasion de montrer ce dont ils sont capables. Mais pour certains – beaucoup trop – , la tâche est difficile, car ils sont démotivés et ont perdu l'espoir de revenir dans la vie active. Notre responsabilité n'en est que plus grande. Mais je crois en notre capacité de réussir, comme je crois en celle des Françaises et des Français.

Le cap fixé est clair. Pour l'atteindre, il nous faudra construire plusieurs routes, dont chacune est essentielle mais qui nous donneront une force de frappe considérable quand elles se rejoindront en un point de convergence : celui du retour de l'emploi, d'un emploi durable, qualifié et sécurisant pour les Françaises et les Français.

La première route s'est construite cet été avec les ordonnances sur le travail, dont l'objectif équilibré est de libérer le travail tout en protégeant les salariés. Elle est nécessaire pour faciliter et assouplir l'embauche par les PME et TPE, dont le rôle est prépondérant sur le marché de l'emploi.

La deuxième route est en cours d'achèvement : je fais référence à ce premier projet de loi de finances, qui gravera dans le marbre des mesures phares, notamment la baisse des charges sur les salaires et de l'impôt sur les sociétés pour les entreprises, ainsi que la mise en oeuvre d'un grand plan d'investissement.

La troisième route est la politique publique de l'emploi, que nous présentons aujourd'hui. Elle sera encore plus solide le printemps prochain, lorsque nous disposerons des conclusions des concertations en cours avec les partenaires sociaux sur la réforme de la formation professionnelle, de l'assurance chômage et de l'apprentissage.

La formation professionnelle doit être possible à l'entrée de l'emploi, mais doit aussi se concevoir tout au long de la vie, pour accompagner les transformations du monde du travail. J'ai personnellement vécu cette situation et je souhaite qu'elle soit la norme, non l'exception.

L'assurance chômage doit être liée à la personne et non plus au statut : les carrières ont changé ; on ne travaille plus à vie dans la même structure.

Quant à l'apprentissage – un sujet auquel je suis particulièrement attachée – , 1,3 million de jeunes ne sont ni à l'école, ni à l'université, ni en formation, ni en emploi : face à ce constat, nous devons tous affirmer que l'apprentissage est une voie d'excellence, qui permettra de remédier à ce chômage de masse des jeunes.

Je l'ai dit, le budget pour 2018 de la mission « Travail et emploi » opère des choix clairs et assumés, dont l'axe central est la réorientation des crédits de la mission vers les dispositifs les plus efficaces et leur développement en conséquence.

Cela se traduit par la création de deux nouvelles actions directement liées au plan d'investissement dans les compétences, le PIC, dont le volume global sur cinq ans sera de 13,8 milliards d'euros. Pour le programme no 103, seront dévolus à la formation des demandeurs d'emploi 11 milliards d'euros sur cinq ans et 1,5 milliard d'euros dès 2018. En parallèle, le renforcement inédit de la Garantie jeunes fait partie des bonnes solutions pour celles et ceux qui ne sont ni en emploi, ni en formation, ni diplômés : il représente 2,8 milliards d'euros sur cinq ans, pour un objectif non limitatif de 100 000 entrées par an. De même, les missions locales, dont le budget demeure inchangé, sont en première ligne pour la mobilisation de ce dispositif d'accompagnement des jeunes.

Mais il faut notamment y ajouter le renforcement des crédits de l'insertion par l'activité économique et l'augmentation significative de 1 000 aides au poste pour les travailleurs en situation de handicap.

Vous l'aurez compris, la convergence et la cohérence des réformes entreprises jusqu'ici vont progressivement modifier les caractéristiques du marché du travail. Voilà pourquoi Gilles Le Gendre et moi-même approuvons sans réserve le budget de cette mission, qui, sans écran de fumée ni report d'échéances, prend le problème à bras-le-corps, dans sa totalité et avec force, pour que les Français aient à nouveau une chance de retrouver la route de l'emploi. Il ne tient qu'à vous d'y travailler avec nous.

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