Intervention de Muriel Pénicaud

Séance en hémicycle du mercredi 8 novembre 2017 à 21h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Travail et emploi

Muriel Pénicaud, ministre du travail :

Je vous remercie, madame la députée, pour votre question sur le plan d'investissement compétences. Vous l'avez compris : ce sera un élément majeur de la transformation de nos politiques, et d'abord de ce budget. Aujourd'hui, la caractéristique la plus commune chez les chômeurs, c'est l'absence de qualification. Le taux de chômage des personnes diplômées d'un bac + 2 et au-dessus est de 5,6 % ; pour les personnes sans qualifications, ce taux est de 18,6 %.

Notre première responsabilité, dans la lutte pour l'emploi, contre le chômage, c'est de permettre à tous les jeunes, à tous les demandeurs d'emploi, de suivre une formation ayant une valeur sur le marché du travail, afin que la reprise de la croissance soit une opportunité pour eux.

C'est pourquoi nous avons conçu le plan d'investissement dans les compétences. C'est notre priorité pour le quinquennat : vous en voyez les conséquences sur le plan budgétaire. Quel sera le contenu de ce plan d'investissement ? Il aura plusieurs aspects. Nous allons ouvrir beaucoup de discussions à ce sujet, lancer beaucoup de concertations, avec toutes les parties prenantes : les régions – cela a été évoqué tout à l'heure – , qui ont une compétence importante en la matière en raison de la décentralisation, les partenaires sociaux, les branches professionnelles.

La reprise de la croissance est robuste et durable : chacun a pu constater que dans ce contexte, le nombre de métiers en tension et de compétences demandées augmente très fortement. Il faut donc orienter les demandeurs d'emploi vers les qualifications correspondantes, de même qu'il faut pouvoir financer des formations plus longues aboutissant à de vraies certifications.

Un volet sera par ailleurs consacré à l'accompagnement des grandes transformations numériques et écologiques. S'agissant de la transformation numérique, il y a trois enjeux : le premier porte sur les compétences numériques de base, qui concernent tout le monde car il faudra en posséder demain pour pouvoir être un acteur sur le marché du travail, que l'on soit demandeur d'emploi ou salarié ; le deuxième, ce sont les compétences recherchées par l'industrie numérique, qui recrute énormément et à tous niveaux, du CAP à l'ingénieur en ressources ; et le troisième, le point majeur, c'est l'importance croissante de la dimension numérique dans tous les métiers actuels – on estime que 50 % des emplois vont être transformés dans les années qui viennent – , ce qui va en faire une priorité. L'enseignement à distance est une modalité possible ; pour réussir, elle doit en général se combiner avec le présentiel. Je vous suis là-dessus, madame la députée : il ne peut s'agir d'un pur enseignement à distance, celui-ci n'est qu'un des éléments de la palette.

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