Intervention de François Pupponi

Séance en hémicycle du mardi 28 avril 2020 à 15h00
Déclaration du gouvernement relative à la stratégie nationale du plan de déconfinement dans le cadre de la lutte contre l'épidémie de covid-19 suivie d'un débat et d'un vote — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Pupponi :

Chaque jour, nos compatriotes nous font part de leurs appréhensions et de leurs interrogations. Votre discours, monsieur le Premier ministre, suffira-t-il à les rassurer ? Rassurera-t-il les parents qui hésitent à confier leurs enfants à l'école à compter du 11 mai ? Rassurera-t-il les maires et les élus, compte tenu, surtout, de l'avis du conseil scientifique ? Rassurera-t-il les salariés qui se rendent au travail en dépit du manque de masques et qui s'apprêtent à emprunter les transports en commun la peur au ventre ? Rassurera-t-il les entreprises fermées, en particulier les restaurants et les cafés ? Les députés du groupe Libertés et territoires ne le pensent pas.

Nous le pensons d'autant moins que nos compatriotes ont observé des décalages importants entre ce qu'ils ont entendu et ce qu'ils ont constaté. Nous avons écouté : vous avez détaillé six axes du déconfinement, et si vous avez répondu à certaines interrogations, tant d'autres demeurent, vous l'avez reconnu, qu'il s'agisse des masques, des tests – même si nous assistons à une amélioration – , des conditions de la reprise de l'activité économique, des conditions d'ouverture des transports. Et qu'en est-il des Français les plus précaires ? Des associations nous signalent cet angle mort de votre action.

Or nous devons sans délai nous prononcer sur un tel plan, sans procéder à une étude plus poussée, sans pouvoir exercer un droit d'amendement, sans avoir la possibilité de formuler des propositions et d'être entendus, alors même que ce plan vise des enjeux majeurs de santé publique et qu'il aura des répercussions de premier ordre en matière économique, sociale ou de libertés publiques.

Une telle façon de procéder ne garantit pas, selon nous, un fonctionnement démocratique satisfaisant de nos institutions.

Monsieur le Premier ministre, les députés du groupe Libertés et territoires ont toujours été au rendez-vous : nous avons récemment voté les lois d'urgence, vous donnant par voie d'ordonnances les coudées franches. Assumant nos responsabilités, nous avons voté les deux projets de lois de finances rectificatives. Aujourd'hui, nous ne vous suivrons pas.

Quelle raison motivait la tenue d'un débat si précoce ?

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