Intervention de Fiona Lazaar

Réunion du mercredi 4 mars 2020 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFiona Lazaar :

L'événement étant à nos portes, nous ne devons pas, nous ne pouvons pas regarder ailleurs. Depuis 2011, le conflit syrien a fait des millions de victimes, et la Turquie a longtemps été en première ligne de la crise migratoire et humanitaire, en échange de son soutien logistique et financier ; 4 millions de migrants, passés par la Syrie, sont présents en Turquie. L'Europe ne s'est pas suffisamment organisée. Elle avance en ordre dispersé et est fragile, ce que la Turquie a compris. C'est ainsi que la pression migratoire est devenue un instrument de pression géopolitique. L'ouverture des frontières turques aux migrants ces derniers jours le montre bien. Le mouvement d'Ankara laisse l'Union européenne désemparée face à l'afflux de plusieurs milliers de personnes en quelques jours. Je voudrais dire solennellement qu'il nous faut rester fidèles à nos valeurs et à nos principes. Le droit d'asile n'est pas négociable.

L'Europe ne peut pas rester le témoin passif de ce drame humanitaire qui se joue depuis bientôt dix ans à ses portes. Elle doit prendre ses responsabilités et être à la hauteur de ses valeurs et de son histoire. C'est l'objet de la mobilisation engagée par le Président de la République depuis 2017 pour renforcer la coopération et la coordination européenne sur le sujet migratoire. Ces derniers jours, le Président de la République a de nouveau déclaré la pleine solidarité de la France avec la Grèce et la Bulgarie, les deux pays européens directement affectés par la décision turque. Oui, nous devons être solidaires de ces États, mais aussi des réfugiés syriens, de ceux qui fuient la guerre et la misère et qui se trouvent devant une porte trop souvent close. Au cours des prochains jours, des décisions essentielles seront prises. Les ministres de l'intérieur se réunissent aujourd'hui, et les ministres des affaires européennes le feront vendredi. C'est l'occasion d'aller plus loin ensemble. Il y a urgence à ce que l'Europe se saisisse pleinement de cet enjeu humanitaire majeur. Cela doit être l'ambition de la France, pays des droits de l'homme, dont c'est la tradition et l'honneur. Monsieur le ministre, pouvez-vous revenir sur les actions et les positions que la France entend défendre devant ses collègues européens au cours des prochains jours ?

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