Intervention de Boris Vallaud

Réunion du mardi 14 avril 2020 à 17h30
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBoris Vallaud :

Madame la ministre, j'attire votre attention sur la nécessité que les mesures préfectorales prises en outre-mer dans le cadre de l'état d'urgence nous soient communiquées avec diligence. Ce n'est pas tout à fait le cas actuellement ; je sais que vous y veillerez.

En cette période d'état d'urgence, notre démocratie repose, plus encore que d'habitude, sur l'engagement de nombreuses personnes, en particulier des bénévoles qui viennent au secours des plus fragiles. Leurs associations sont de ce fait des sources d'information très importantes pour repérer des difficultés mal prises en compte par les dispositifs institutionnels.

Je me fais ici l'écho d'alertes lancées par plusieurs associations concernant certaines populations en grande précarité en Guyane. Vous avez été interpellée par Médecins du monde, la Ligue des droits de l'homme, la CIMADE de Guyane, Vent d'ici vent d'ailleurs, l'Association guyanaise de réduction des risques, entre autres.

Comme vous le savez, le confinement, dans ce territoire comme en métropole, affecte très différemment les personnes selon leur situation sociale, selon qu'elles ont ou non un emploi et bénéficient du chômage partiel, selon qu'elles disposent ou non d'un revenu, mais aussi selon les conditions de leurs logements et les caractéristiques de leurs territoires de résidence. Pour les nombreux Guyanais qui vivent d'une économie informelle, ne sont pas répertoriés par les dispositifs institutionnels de solidarité et habitent des zones où le ravitaillement alimentaire repose sur des réseaux de distribution fragiles, les périodes de confinement peuvent très vite conduire à des situations d'extrême précarité. En Guyane, comme ailleurs en France et en métropole des personnes ont faim.

La cellule de continuité sociale, qui associe des institutions et certaines associations, doit être un lieu de discussion et d'adaptation des dispositifs institutionnels, et pas seulement une courroie de transmission, qui permettrait de sous-traiter des missions publiques aux associations. Qu'en est-il ?

Enfin, comment les forces militaires, fortement présentes en Guyane, prennent-elles part à l'accompagnement des populations les plus isolées et les plus enclavées ?

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