Intervention de Jean-Louis Bricout

Séance en hémicycle du jeudi 18 juin 2020 à 21h30
Gratuité des masques de protection — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Bricout :

Elle a fait couler beaucoup d'encre, mais la commission d'enquête sur le covid-19 a commencé ses travaux et la vérité a commencé d'éclater au grand jour. Il semblerait que les responsabilités ne soient pas celles que l'on croyait et qu'elles se déplacent vers la majorité. Nous devrons seulement patienter encore un peu pour en savoir plus.

Sur l'usage des masques, les contradictions ont été nombreuses depuis le début de la pandémie. Elles ont quelquefois viré au ridicule, ce que l'on ne peut que regretter. Qui pouvait vraiment croire qu'un masque n'avait pas au moins une utilité minimale ?

En ce qui concerne la fabrication, je remercie les collectivités, quelle que soit leur taille, pour leur action tout au long de la crise sanitaire. Les régions se sont beaucoup investies pour fournir des masques à la population, tout comme les communes, qui en ont distribué un grand nombre. Pour ma part, j'ai eu la chance d'animer un réseau de couturières qui ont fabriqué des masques à partir des tissus et des kits fournis par d'anciens industriels du textile, sous le pilotage de chantiers d'insertion. Nous avons assisté à une belle mobilisation. Une France qui faisait plaisir à voir !

De nombreuses entreprises se sont également mobilisées. Notre collègue l'a souligné tout à l'heure : nous avons le devoir de les accompagner car elles ont quelquefois renoncé à des marchés pour produire des masques ; aujourd'hui, nous devons être solidaires avec elles.

S'agissant du prix des masques, la première mesure qui a été prise a consisté à le plafonner, à un tarif cependant un peu haut pour les particuliers. Un contrôle des marges m'aurait personnellement paru préférable. Le prix plafond diminue la marge des revendeurs, qui sont dès lors tentés de cibler les marchés étrangers pour conserver leur marge. Un contrôle des marges aurait sans doute suscité des comportements différents : plus le prix est important, plus le bénéfice est grand, ce qui conduit à privilégier le marché français.

Quant à la baisse de TVA dont les masques ont bénéficié, je l'ai trouvée inutile. Elle était réclamée, mais elle n'a pas eu beaucoup d'effet sur le prix. Elle a consolidé la marge des revendeurs et les prix n'ont pas baissé pour autant.

Aujourd'hui, le port du masque est obligatoire dans les transports et, de manière générale, vivement recommandé. Parce que la sécurité de nos concitoyens est en jeu, l'État a le devoir de prendre en charge cet équipement. Nous le constatons tous dans nos territoires, les familles les plus précaires ne peuvent parfois pas changer de masques plusieurs fois par jour. C'est la raison pour laquelle le groupe Socialistes et apparentés soutiendra la proposition de nos camarades du groupe GDR visant à assurer leur gratuité.

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