Intervention de Raphaël Gérard

Séance en hémicycle du mardi 6 octobre 2020 à 21h30
Restitution de biens culturels à la république du bénin et à la république du sénégal — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRaphaël Gérard :

Je ne voudrais surtout pas avoir l'air de soupçonner de condescendance Mme Le Grip, avec qui j'ai le plaisir de coprésider le groupe d'études « patrimoine ». Néanmoins, il faut faire confiance aux professionnels, en l'occurrence aux professionnels africains. Tant dans les universités que dans les institutions chargées du peu de patrimoine resté en Afrique, ils font preuve d'une réelle compétence. Si nous leur accordions davantage de place lors des discussions internationales, nous aurions sans doute une vision un peu moins inexacte de leur capacité à conserver les collections qui regagnent le continent africain après l'avoir quitté il y a fort longtemps.

Par ailleurs, ce texte est la preuve du bon fonctionnement de nos institutions. Le discours fondateur prononcé par le Président de la République à Ouagadougou a posé le cadre diplomatique dans lequel s'inscrit une volonté politique de travailler avec les pays africains à la restitution de leur patrimoine. Les scientifiques ont ensuite fait leur travail de recherche et d'information au sein des collections proposées à la restitution ; des États ont formulé des demandes ; le Parlement est amené à se prononcer au sujet de cas particuliers, afin de sortir certaines collections du régime de la domanialité publique. Il a été question de loi-cadre, ici ou là, au cours des précédentes interventions, mais notre système fonctionne bien : mieux vaut ne pas y toucher. J'entends le souhait de M. M'jid El Guerrab d'opérer des restitutions à d'autres pays. Je serais le premier à soutenir l'élargissement du dispositif, mais, encore une fois, faisons les choses dans l'ordre, laissons les institutions à leur place respective, chacune dans son rôle, et nous arriverons à des résultats analogues à celui d'aujourd'hui.

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