Intervention de Jean-Noël Barrot

Séance en hémicycle du lundi 12 octobre 2020 à 16h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Noël Barrot :

… anti-faillite, et anti-délocalisation. Une fois ce projet de loi de finances voté, les entreprises de France pourront s'appuyer sur la baisse des impôts de production, sur les dispositifs de renforcement des fonds propres et sur la prime à l'embauche pour investir, recruter et relocaliser.

France relance, c'est aussi un grand pas en avant, vers une économie plus verte et plus durable : des crédits massifs sont ouverts pour la rénovation énergétique, pour la décarbonation des transports et pour le développement d'une agriculture plus vertueuse et d'une alimentation plus saine.

Le Président de la République et le Gouvernement ont su trouver le bon équilibre pour répondre à la fois aux nécessités de l'urgence, c'est-à-dire la sauvegarde de l'emploi, et aux impératifs de l'avenir, c'est-à-dire la transformation de notre modèle économique et social.

Tous nos efforts seront vains, cependant, si la confiance ne revient pas. L'incertitude est un anesthésiant puissant qui paralyse l'initiative économique. Pour que la confiance progresse, il faut que le virus régresse. Ni les grands discours à la tribune de cet hémicycle, ni les articles de ce texte, ni nos amendements n'y suffiront. Tout repose sur la responsabilité de chacun : il faut respecter les gestes barrières, la distanciation sociale, les consignes sanitaires. Chaque citoyen français détient la clef de la réussite du plan France relance.

Les députés du groupe Mouvement démocrate et démocrates apparentés soutiendront évidemment ce texte, tout en proposant quelques améliorations que je laisserai mes collègues Jean-Paul Mattei et Pascale Fontenel-Personne présenter en détail.

Notre vigilance portera sur trois points. Nous veillerons tout d'abord à l'exécution. Comme l'a rappelé le Premier ministre dans sa déclaration de politique générale, les lois, que nous votons, et les décrets que le Gouvernement promulgue « se perdent dans des méandres sinueux et opaques, au point de ne toucher que de manière lointaine, incertaine, et souvent incomprise, la vie quotidienne de nos concitoyens ». Nous ne pouvons pas nous payer un tel luxe dans le présent contexte. France relance doit être administré au plus près du terrain. Les parlementaires, pour en être les courroies de transmission, doivent être associés et informés dès l'ouverture des crédits. Nous souhaitons que le Gouvernement donne aux préfets l'instruction très claire d'y veiller.

Nous veillerons ensuite à l'évaluation de ce plan de relance. L'augmentation de la dette et du déficit n'a de sens que si l'argent public ainsi mobilisé est bien utilisé. Nous saluons le premier projet de budget vert, qui nous permettra désormais de vérifier, année après année, que l'évolution de nos finances publiques est conforme à nos engagements environnementaux. Nous saluons aussi le développement de l'outil LexImpact, enrichi cette année de l'analyse des dotations de l'État. Nos travaux en commission des finances ont montré à quel point un tel outil aurait été précieux pour éclairer nos débats sur les impôts de production.

Nous serons attentifs, enfin, à ce que France relance ne laisse personne sur le bord du chemin. Le Conseil d'analyse économique a publié ce matin un travail remarquable qui illustre ce que nous observons tous, dans nos circonscriptions : malgré la reprise de la consommation, malgré les milliards d'euros d'épargne accumulés, les Français les plus modestes décrochent. Ils ont non seulement réduit leur consommation, mais aussi pioché dans leurs réserves, pour faire face à la crise, et continuent de le faire. Pour les travailleurs indépendants qui pointent pour la première fois au RSA, pour les étudiants qui ne trouvent pas de petit boulot, pour les familles précaires, nous devons trouver des solutions.

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