Intervention de Ugo Bernalicis

Séance en hémicycle du vendredi 20 novembre 2020 à 9h00
Sécurité globale — Après l'article 20

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaUgo Bernalicis :

Tout à fait. Des avis favorables et défavorables ont été émis au sujet des sous-amendements mais, s'agissant de l'amendement du Gouvernement, aucun avis défavorable n'a été émis. Je vais donc porter la contradiction dans cet hémicycle, non pas pour le plaisir mais bien parce que je suis opposé à cet amendement.

Si j'y suis défavorable, c'est d'abord parce que je suis opposé aux centres de supervision urbaine : offrant une très faible efficacité pour un coût élevé, ils présentent en effet le plus mauvais rendement possible. Nous pourrions éventuellement discuter du caractère opérationnel des caméras de vidéosurveillance lorsqu'elles sont installées sur les axes de fuite et permettent de visionner les images a posteriori : ce sont celles qui présentent le meilleur rendement entre coût et utilité en termes de taux d'élucidation – quoique ce rendement ne soit pas très élevé. En revanche, installer des agents pour surveiller des écrans en permanence, c'est à coup sûr dépenser de l'argent pour rien !

En plus, on nous fait croire que ces équipements contribuent à la prévention de la délinquance. Or, monsieur le ministre, il n'y a jamais eu autant de caméras dans notre pays – je pourrais prononcer cette phrase tous les jours, car des caméras ne cessent d'être installées partout ! Pourtant, vous nous avez dit vous-même, lors de la dernière publication mensuelle des chiffres de la sécurité, que la délinquance et la violence augmentaient et que la société était à feu et à sang. Il faudrait savoir ! Soit vos caméras sont réellement très efficaces, et dans ce cas je ne comprends pas vos chiffres. Soit il n'y a pas de rapport entre les caméras et la sécurité, et l'on dépense de l'argent pour rien – au profit néanmoins de quelques-uns, qui en tirent avantage. On voit bien, par l'intermédiaire du CIPDR, le comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation, par exemple, que ce n'est pas de la prévention que l'on finance mais, au mieux, un outil d'élucidation.

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