Intervention de Mathilde Panot

Séance en hémicycle du mardi 2 février 2021 à 21h00
Prorogation de l'état d'urgence sanitaire — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

Ce n'est pas comme si 715 000 emplois avaient été détruits depuis mars, ou comme si 1 million de personnes avaient basculé dans la pauvreté cette année ; pas comme si des files hallucinantes d'étudiants précaires s'allongeaient devant l'aide alimentaire dans la sixième puissance économique mondiale ; pas comme si la Fondation Abbé-Pierre nous alertait, ce jour, sur les 4,1 millions de mal-logés en France, les 300 000 personnes sans domicile fixe ou les 2 millions de Français n'ayant pas accès à l'eau courante ou au chauffage ; pas comme si le dérèglement climatique avait commencé. Mais tout cela attendra, car tout à l'heure, vous préférez parler des tenues vestimentaires des femmes et du foulard. N'avez-vous donc rien de mieux à faire ?

Onze mois après le premier confinement, toujours pas de masques gratuits, toujours pas de nationalisation de Luxfer et de Famar, pas de pôle public du médicament, pas de moratoire sur les licenciements, pas de RSA pour les jeunes, pas de taxe sur les profiteurs de crise, pas d'investissements massifs dans les hôpitaux publics ; au contraire, vous leur avez imposé 800 millions d'euros d'économies en 2021 et vous supprimez toujours plus de lits. Votre amateurisme ne trompe plus personne. Vous réussissez l'exploit de nous placer soixante-treizièmes sur quatre-vingt-dix-huit dans le classement des pays ayant le mieux géré la crise sanitaire.

Madame la ministre, vous ne pourrez pas garder la France en cage indéfiniment ! La nature humaine n'est pas celle que vous croyez : nous ne sommes pas des homo oeconomicus tout juste bons à engraisser le capital avant de s'endormir, nous sommes des êtres sociaux. Regardez autour de vous : les Français crèvent de solitude.

Nous vous avons fait des propositions : réorganiser la société par roulement, pour que la vie sociale soit à nouveau possible ; rouvrir les lieux de socialisation – commerces, bars, lieux de culture – en appliquant des jauges et le respect des gestes barrières ; faire du vaccin un bien public mondial, pour qu'il soit accessible à toutes et à tous ; réindustrialiser notre pays pour notre souveraineté sanitaire.

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