Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du jeudi 23 novembre 2017 à 15h00
Renforcement du dialogue social — Article 6

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Commençons par rendre hommage à Mme El Khomry et à la précédente majorité, qui vous ont préparé le terrain, car enfin ce sont eux – ne les oublions pas – qui vous ont permis de déréguler le travail de nuit et qui ont aidé les employeurs à y recourir plus aisément.

Quant aux réponses du rapporteur et de la ministre, nous les connaissons. Ils vont encore nous dire que, s'ils facilitent le travail de nuit, ils veillent tout de même à limiter cette facilitation. Tout cela est confondant. Le texte ne vise à rien d'autre qu'à faciliter le travail de nuit. Or, Danièle Obono l'a rappelé, cette position est contraire à toutes les avancées scientifiques, notamment aux études des chronobiologistes. Et surtout, elle constitue un recul terrible par rapport aux avancées sociales. À quel moment allez-vous nous dire qu'il faut travailler dix heures par jour ou, pourquoi pas, qu'il faut faire travailler les enfants ?

Quand cesserons-nous de considérer comme normal que des êtres humains travaillent la nuit ? J'aimerais que nos collègues qui votent de telles dispositions se rendent compte de ce qu'ils sont en train de faire. Aujourd'hui, le travail de nuit est possible, à ceci près qu'il est limité et contrôlé. Et vous allez encore le faciliter, au point d'en faire une norme, comme c'est le cas désormais du travail du dimanche. C'est là une pente extrêmement dangereuse. Vous considérez qu'à toutes les heures de tous les jours de la semaine, il est normal que quelqu'un soit à son poste de travail. C'est une façon de penser à laquelle nous nous opposons radicalement.

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