Intervention de Paul Molac

Séance en hémicycle du mardi 2 mars 2021 à 21h30
Moyens de remédier aux effets de l'épidémie de covid-19 sur la jeunesse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Molac :

Malheureusement, l'absence de cours en présentiel dans les universités a duré trop longtemps. Des jeunes ont ainsi perdu toute motivation et n'ont pu trouver les ressources pour enchaîner des heures d'apprentissage dans leur logement et derrière un écran. Une fois de plus, je ne peux que regretter l'absence de vision territorialisée du Gouvernement : pourquoi n'a-t-on pas confié aux présidents et présidentes d'université la responsabilité d'ouvrir ou non les portes de leur établissement et d'y établir un protocole à respecter ? N'est-il pas possible de donner des cours par moitiés de promotion réparties dans un amphithéâtre ?

Je ne suis pas à même de déterminer si les conditions étaient remplies pour assurer l'accueil des étudiants, mais je m'étonne que ce qui est possible pour les lycées, les classes préparatoires et les établissements délivrant des BTS – brevets de technicien supérieur – ne le soit pas pour les universités. Madame la ministre de l'enseignement supérieur, vous avez purement et simplement fermé les universités plutôt que de laisser à celles-ci l'opportunité de s'adapter. Mon département possède une université dite de proximité et à taille humaine qui dispose de bonnes installations et qui me fait dire que des adaptations auraient pu être trouvées.

Je suis extrêmement inquiet pour les jeunes sans diplôme ni formation qui ne sont pas en mesure, du fait du ralentissement économique, de trouver un emploi. Ceux qui ont la chance de bénéficier de l'aide de leur famille restent une charge pour leurs proches. Ces jeunes sont bien souvent exclus des dispositifs financiers d'accompagnement et ne peuvent s'émanciper pour obtenir leur autonomie.

Alors qu'une part non négligeable des jeunes se trouvent en grande précarité et en dehors du circuit de l'emploi, le groupe Libertés et territoires formule, depuis de nombreux mois, le voeu d'étendre le RSA aux jeunes de 18 à 25 ans. Cette mesure serait simple à déployer car il s'agit simplement d'étendre le dispositif à une catégorie supplémentaire de la population. De même, nous pensons qu'il faut profiter de cette crise pour revoir notre approche de l'insertion des jeunes dans la société.

Certains collègues ne seront pas favorables à l'extension du RSA aux jeunes de moins de 25 ans, mais il faudrait au moins en parler. Cette question n'est pas sur la place publique alors qu'elle me semble importante. Je pense en particulier aux étudiants qui sont obligés de travailler pour payer leurs études, car ils sont trop riches pour avoir des bourses et pas assez pour être aidés par leur famille. Ces jeunes n'ont plus de travail, ce qui pose un réel problème.

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