Les amendements de Jean-René Cazeneuve pour ce dossier

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Enfin, la hausse de la CSG a été annulée pour une partie des retraités : 70 % d'entre eux en sont désormais exonérés.

Toutes ces mesures prises pour accroître le pouvoir d'achat des Français ont un sens économique et social, au service d'une nation forte. Et, comme l'ont dit mes collègues, elles portent leurs fruits : selon l'INSEE, le pouvoir d'achat des Français a augmenté de 1,1 % au cours du dernier trimestre 2018 et progressera de 1,8 % en 2019.

Selon l'OFCE, ce sont les classes moyennes qui seront les principales bénéficiaires de notre politique : pour elles, le gain moyen s'élèvera à 440 euros par an.

En outre, nous avons fait tout cela en préservant les comptes publics de la nation. Ce que vous rêviez de faire, nous l'avons fait :

pour la première fois depuis dix ans, nous avons réussi à baisser les dépenses publiques, les prélèvements obligatoires, le déficit public, et à stabiliser la dette.

Précisons que c'est la première fois depuis vingt ans que la dépense publique baisse en volume.

Voilà tout ce que nous avons fait ; bien évidemment, il n'est pas question de nous arrêter là : nous continuerons dans cette direction.

Parlons maintenant de votre proposition de loi, qui nous paraît à la fois injuste, démagogique et irresponsable. Injuste, tout d'abord, car les mesures qui y sont inscrites, contrairement à ce vous répétez en boucle, ne ciblent pas les classes moyennes : les grands gagnants sont bel et bien les classes et les foyers les plus aisés.

Trois exemples, tirés de votre texte. Premièrement, le rétablissement du plafond du quotient familial à son niveau d'avant 2012 ne s'adresse qu'aux 20 % des foyers les plus aisés : on est très loin des classes moyennes !

Deuxièmement, la baisse du taux de l'impôt sur le revenu que vous proposez – une diminution de 10 % du barème des deux premières tranches – ne bénéficie pleinement qu'aux foyers dont les revenus dépassent 73 000 euros par an : là aussi, on est très loin des classes moyennes !

Enfin, votre proposition d'annuler la hausse de la CSG pour les 30 % des retraités les plus aisés s'adresse, par définition, aux retraités les plus aisés…

Finalement, sur les 17 milliards d'euros d'augmentation de la dépense publique prévus dans votre projet, ce sont près de 11 milliards qui concernent exclusivement les foyers français les plus aisés : tout l'inverse de ce que veut faire notre groupe, qui, à l'issue du grand débat, plaide pour poursuivre, voire pour amplifier, la baisse des prélè...

Votre proposition est non seulement injuste, mais démagogique. Vous proposez ainsi d'indexer sur l'inflation les pensions de retraite, les aides au logement, les allocations familiales... Rappelons en passant qu'en 2012 l'UMP – une famille politique que vous connaissez bien – ne s'était pas gênée pour geler les prestations familiales...

... ni pour désindexer les aides au logement. Est-il acceptable d'adopter des postures différentes selon que l'on est aux responsabilités ou dans le confort de l'opposition ?

Indexer toutes les dépenses de l'État sur l'inflation, c'est le meilleur moyen d'aggraver les déficits – vous le savez – , car il y a toujours des investissements et des dépenses supplémentaires qui n'étaient pas prévus ; c'est renoncer à faire des choix, renoncer à être juste – renoncer, en somme, à faire de la politique.

Nous assumons la politique qui vise à mettre fin à la tendance générale d'augmentation indifférenciée de l'ensemble des prestations. Nous privilégions les augmentations ciblées sur le soutien à l'activité et sur la protection des plus fragiles.

La réindexation des pensions, par exemple, doit en priorité se concentrer sur les petites pensions. Je souhaite également revenir un instant sur la situation des retraités en France. Leur revenu moyen est le plus élevé au sein des pays occidentaux : les Français de plus de 65 ans touchent en moyenne 104 % du revenu moyen de l'ensemble de leurs...

Bien sûr, les retraités ne sont pas des nantis – jamais nous n'avons dit cela. Oui, les retraités ont cotisé toute leur vie et méritent donc de bénéficier de la solidarité nationale. Mais ils ne forment pas une population homogène :...

... on ne peut pas mettre sur le même plan une personne au minimum vieillesse et une autre qui touche une retraite de 5 000 euros !

Il n'est donc pas anormal qu'une partie des retraités les plus aisés contribuent à l'effort de la nation pour aller vers une société plus juste, une société qui assure notamment un financement pérenne des pensions de retraite – les leurs, celles de leurs enfants, celles de leurs petits-enfants. Injuste, démagogique, votre proposition de loi es...