Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de Wikipedia

Loïc Prud'homme
Question N° 8341 au Ministère de l'europe


Question soumise le 15 mai 2018

M. Loïc Prud'homme attire l'attention de M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur la nécessité de l'exhumation, de l'identification et du rapatriement de Renée Lafont. Écrivaine et journaliste française, elle partit couvrir la guerre civile espagnole suite au coup d'État du 18 juin 1936. Elle aurait été fusillée par les militaires franquistes, le 1er septembre 1936, ce qui ferait d'elle la première femme journaliste assassinée dans l'exercice de son métier pendant une guerre. Son corps repose au cimetière de la Salud à Cordoue, dans une fosse commune, au côté de 2 000 autres victimes des crimes de la dictature. L'État espagnol se doit d'assumer ses responsabilités dans la localisation, l'exhumation et l'identification des « disparus ». Il en va du respect de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées (ONU, 2006). Pour s'y conformer et tenter de rompre le pacte de silence, d'amnistie et d'amnésie, la municipalité de Cordoue et la région d'Andalousie ont décidé de s'engager dans une démarche de vérité, justice et réparation. Un « protocole d'objectifs » a été mis en place afin de programmer l'exhumation des 4 000 corps, parmi lesquels celui de Renée Lafont, des deux fosses communes de Cordoue. L'exhumation et l'identification de ses restes ainsi que ceux des 4 000 autres personnes est un enjeu humain et politique incontournable pour l'Espagne mais aussi pour la France. Il s'agit d'établir la vérité sur son histoire et de lui rendre un hommage à la hauteur de son engagement. C'est pourquoi il lui demande ce qu'il compte faire pour appuyer, soutenir la démarche de la municipalité de Cordoue et faire rapatrier la dépouille de la journaliste, romancière française, Renée Lafont.

Réponse émise le 31 juillet 2018

La France et l'Espagne sont unies par des liens humains et historiques particulièrement étroits, dont la mémoire de la Guerre civile espagnole constitue un élément important. La France pense naturellement aux centaines de milliers d'Espagnols qui se sont réfugiés en France à l'issue de ce conflit, mais aussi à l'engagement de nombre d'entre eux au sein de la Légion étrangère, de la Résistance française et des Forces françaises libres pendant la Seconde Guerre mondiale. Le 75ème anniversaire de la fin de la guerre civile espagnole a donné lieu, à cet égard, à d'importantes actions de commémoration. Les démarches concernant la journaliste française Renée Lafont, qui s'était rendue en Andalousie pour couvrir la Guerre civile, s'inscrivent dans ce cadre mémoriel. La coordination d'organisations mémorielles CAMINAR a appelé l'attention de la Présidence de la République sur le travail engagé en vue de la localisation, de l'exhumation et de l'identification du corps de la journaliste, tuée pendant le conflit.  Pour identifier l'emplacement où Madame Renée Lafont a été inhumée, le consulat général de France à Séville a pris contact avec le cimetière de la Salud à Cordoue, qui lui a conseillé de se rapprocher des Archives municipales et du Forum pour la mémoire historique de la ville de Cordoue. Les services du ministère de l'Europe et des affaires étrangères poursuivront ces recherches.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette question.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.