Publié le 27 octobre 2023 par : Mme Brulebois.
Dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport sur la situation financière des scènes de musiques actuelles.
Le label SMAC créé en 2010 confère aux lieux labellisés des engagements en termes artistiques, professionnels, culturels, territoriaux et citoyens, au titre d'une activité de création, de diffusion, d'éducation artistique et culturelle et d'accompagnement des pratiques dans le domaine des musiques actuelles. Il est aussi attendu de ces lieux qu’ils soient « des lieux de vie ouverts à la population locale dans toute sa diversité y compris intergénérationnelle ». Pour mettre en œuvre ces engagements, le cahier des missions et des charges prévoit des moyens artistiques, humains, matériels et financiers.
Ainsi, le financement des SMAC par l'Etat est fixé à un minima de 100 000€ par lieu labellisé depuis 2017. Le budget global dédié aux SMAC par le Gouvernement sur le programme 131 "création" se monte en 2024 à 14 328 932€, pour un financement médian de 120 000€, proche du financement dit minimum et ne s’en écartant que peu. Les SMAC ont en moyenne un budget d’1 270 169€, autofinancé à 41%, ce qui en fait le label dont la part d’autofinancement est l’une des plus conséquentes. Dans la part de subventions publiques perçue, ces lieux sont par ailleurs majoritairement soutenus par les collectivités territoriales au premier rang desquelles les villes et les agglomérations ou les communautés de communes, qui la plupart du temps sont aussi propriétaires du lieu. Ainsi en moyenne, les collectivités financent les SMAC pour 499 077€, soit près de 4 fois plus que l’Etat.
Depuis 2017, le secteur des musiques actuelles fait face à des crises successives et multifactorielles.
S'agissant des salaires, les SMAC, au même titre que les autres labels du spectacle vivant du ministère de la Culture, appliquent pour la plupart la CCNEAC. Les minima conventionnels dans cette branche ont fait l'objet de plusieurs revalorisations en décembre 2021, juin 2022 et juin 2023.
Ils ont ainsi augmenté de 6,14% en moyenne sur la période. On constate alors un décrochage général des salaires minima dans la CCNEAC : 47% des lieux de musiques actuelles ne sont en effet plus en capacité de respecter ces minima et sont ainsi contraints de sous-classer un ou plusieurs postes pour des raisons économiques.
Pour tenter de répondre à ces augmentations de charges, les salles augmentent sensiblement leur part de recettes propres et notamment leurs tarifs de billetterie tout en gardant la volonté de rester accessibles économiquement, conformément au cahier des missions et des charges.
Aussi en termes de création, il en résulte d'après les résultats d'une enquête passée par le ministère de la Culture auprès d'une trentaine de SMAC que les marges artistiques de celles-ci se réduisent pour même devenir négatives dans certains cas.
Ce contexte économique aboutit à des licenciements économiques, le non-remplacement de salariés, l’arrêt de programmations, la diminution notoire de la prise de risques artistiques, la diminution du nombre de dates par saison, l’augmentation des tarifs, et inéluctablement des exercices 2023 en déficit, alors-même que leur part d’autofinancement s’est accrue significativement.
Cet amendement demande donc un rapport sur la situation économique de ces salles.
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