Les amendements de André Chassaigne pour ce dossier

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Madame la Première ministre, vous n'avez pas, dans cet hémicycle, l'Assemblée que vous espériez. Votre formation politique et vos alliés ne forment plus qu'une majorité relative, très relative. Cette déroute d'un Président de la République privé de majorité absolue n'est pas un accident de parcours. Elle est d'abord l'expression du rejet massi...

Le chef de l'État ne peut donc affirmer que les Français lui ont renouvelé leur confiance « sur le fondement d'un projet clair et en [lui] donnant une légitimité claire ». Il n'a pas de mandat pour imposer son agenda politique. L'heure n'est plus à l'exercice solitaire du pouvoir !

L'heure n'est plus à l'arrogance et au mépris des revendications populaires. Elle n'est plus aux passages en force, à l'humiliation du Parlement, au pouvoir exorbitant des cabinets de conseil, qui considèrent les êtres humains comme des agrégats statistiques et comme des chiffres à gérer.

La démocratie retrouve enfin des couleurs et vous allez devoir apprendre à écouter, à dialoguer, à respecter la représentation nationale et à adopter une attitude constructive. Par ailleurs, vous avez devant vous une Assemblée divisée,…

Votre politique de défaisance sociale, conduite avec acharnement, a attisé la colère de nos concitoyens, qui assistent à l'effondrement de notre système de santé, au dépeçage de notre système éducatif, au recul des services publics, à la dégradation de l'environnement et de leurs conditions de vie.

À présent, ils ploient sous la hausse de l'inflation, laquelle est tirée par les prix de l'énergie et des matières premières. Mais comment répondez-vous à leurs difficultés ? En multipliant les rustines et en accumulant les petits chèques et les mesures d'urgence inefficaces et sans lendemain.

Comment pourrait-il en être autrement quand le chef de l'État a fixé pour ligne rouge de n'augmenter ni les impôts ni la dette, condamnant votre Gouvernement à l'immobilisme dès l'entame du quinquennat. Vous n'êtes libre que de reprendre d'une main ce que vous donnez de l'autre, pour opérer des coupes sombres dans les dépenses publiques et pour...

Nous n'acceptons pas cette politique du pire, qui conjugue injustice sociale, précarité, inaction climatique et recul des services publics.

Nous récusons l'arbitraire de ces fameuses lignes rouges. Nous avons une exigence : revoir de fond en comble notre système fiscal pour garantir une meilleure répartition des richesses et de la valeur, réduire les écarts de revenu, pénaliser la rente financière et améliorer significativement le niveau de vie de l'immense majorité de nos concito...

Nous devons aussi remettre en cause les règles budgétaires européennes pour recréer un État qui planifie et investit dans la transition écologique, dans notre système éducatif sacrifié et dans la restauration de notre système de soins, dont l'extrême dégradation tétanise notre peuple à l'aube d'un été que tous les professionnels de santé prédis...

L'autre urgence est de revaloriser de manière significative et pérenne les salaires, les pensions et les minima sociaux, mais aussi de bloquer les prix des loyers, des carburants et de l'énergie.

De telles mesures répondent non seulement à une attente de nos concitoyens, mais aussi à une nécessité économique. L'enjeu est ici de favoriser l'accès de tous à une alimentation et à des biens plus durables et de meilleure qualité. L'urgence est enfin, au niveau international, de promouvoir la paix. Cela passe, en Europe, par la résolution de...

La même exigence vaut pour le Proche et le Moyen-Orient et le conflit israélo-palestinien. Nous ne le dirons jamais assez : la France doit jouer un rôle moteur, au plan diplomatique, pour récuser le « deux poids, deux mesures » et œuvrer, en toute souveraineté, à la coopération solidaire des nations et des peuples.

Par ailleurs, il ne vous a pas échappé que le groupe que j'ai l'honneur de présider est celui qui accueille en son sein le plus grand nombre de parlementaires d'outre-mer.

Ce sont des parlementaires décidés à faire entendre leur voix – voix singulière qu'il vous faudra, elle aussi, apprendre à écouter et à respecter. Sur ces territoires, la situation est gravissime. Se nourrir, se loger, se soigner, se déplacer : tout était déjà plus cher avant la crise. Désormais, les surcoûts explosent. Aux monopoles et duopol...

Aucun secteur n'est épargné. Les prix des matières premières flambent. Les consommateurs trinquent. Souvent cité comme un exemple à suivre, le bouclier qualité-prix de La Réunion, qui limite les prix des produits de première nécessité, est lui-même menacé étant donné que les industriels locaux en demandent la révision.

Davantage encore que dans les autres territoires oubliés de la République, nombreux sont nos concitoyens d'outre-mer à survivre sous le seuil de pauvreté. L'inflation amplifiera ces ravages si des mesures fortes ne sont pas prises sans plus attendre. La revalorisation du coefficient géographique est devenue une urgence et ne peut être encore re...

Dans ce contexte, le développement des circuits courts et l'objectif d'autonomie alimentaire ont beau être partout préconisés, ils sont aussi entravés. Bien des terres antillaises sont polluées pour des siècles en raison de ce scandale d'État qu'a été l'utilisation massive de chlordécone ,

tandis que le statut du foncier en Guyane interdit tout développement d'initiative locale. Connaissez-vous un autre territoire de la République où 95 % du foncier relève du patrimoine de l'État, où un agriculteur, un industriel ou un maire est confronté à un foncier abondant, mais rendu rare et cher par cet anachronisme juridico-politique ?

Ces territoires ne doivent plus être placés à la périphérie. C'est pourquoi nous continuerons de porter aussi la voix du peuple polynésien, meurtri par les conséquences des essais nucléaires français.