Les amendements de Charles Fournier pour ce dossier

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Nous arrivons au terme de très longs débats, trente et une heures selon le rapporteur général ; des débats hachés par d'autres textes, donc des conditions de discussion qui, comme souvent, ne sont pas optimales ; des débats parfois sympathiques, et l'humour du ministre Lescure n'y est pas pour rien…

En la matière, je ne peux pas évoquer Bruno Le Maire, puisqu'on l'a moins vu aux bancs du Gouvernement,… mais peut-être a-t-il tout autant le sens de l'humour.

Des débats, enfin, parfois un peu ubuesques, avec des Don Quichotte obsédés par le combat anti-éoliennes,…

…avec ces faux amis de la biodiversité qui nous ont expliqué comment une bestiole ou un crapaud pouvait empêcher l'implantation d'une usine…

Ils sont prêts à mener tous les combats contre la biodiversité au nom d'une industrialisation qui n'est pas la nôtre !

Pour nous, c'est un rendez-vous raté. Les écologistes, je l'avais dit lors de la discussion générale, défendent la réindustrialisation de notre pays et la relocalisation. Bien avant tout le monde, bien avant que ce thème s'inscrive dans les discours, bien avant la crise Covid, nous disions déjà qu'une économie relocalisée, c'est fondamental, ga...

C'est un rendez-vous raté, disais-je, parce que ce texte va à l'encontre de ce que nous voulions défendre. Nous avons rédigé un manifeste, que je vous invite à lire si vous en avez le temps et l'énergie, messieurs les ministres, chers collègues – sans doute pas ce soir, mais plus tard –, dans lequel nous faisons de nombreuses propositions pour ...

D'abord, nous considérons que nous devons être lucides sur notre capacité à produire et ses limites. Nous devons produire en fonction de nos besoins et non pas simplement dans une logique de l'offre.

La deuxième critique, c'est que nous devons produire en prenant conscience des limites planétaires. Nous avons formulé de nombreuses propositions sur l'eau, par exemple, qui ont toutes été balayées d'un revers de la main. Vous ne faites rien pour répondre au problème urgent des polluants éternels : nous demandons leur interdiction immédiate dan...

mais ces questions ont été renvoyées à demain. Vous ne répondez pas clairement non plus sur les sujets des pollutions, en général, ou du foncier. Non, ce texte ne permet pas de libérer du foncier. Nous aurions dû engager un plan Marshall pour utiliser le foncier déjà artificialisé au lieu d'imaginer de nouvelles voies en la matière.

Nous devrions, à travers ce texte, défendre de nouveaux outils de production pour équiper le territoire – et non pas seulement la gigafactory, comme j'ai déjà eu l'occasion de le souligner. Nous aurions dû aussi redonner de la confiance à nos PME et PMI, à notre artisanat industriel et à toutes les forces et savoirs vernaculaires qui composent ...

Ensuite, nous aurions dû concevoir une planification qui articule le haut et le bas, qui offre une vraie place aux territoires et aux citoyens, au lieu de réduire les procédures de concertation et la place accordée à toutes les parties prenantes de l'industrie. Nous aurions dû également, dans le cadre de cette planification, prôner la coopérati...

Qu'est-ce que cela signifiera de travailler dans vos usines demain ? Qu'est-ce que cela voudra dire de travailler dans une France à 50 degrés ?

Qu'est-ce que cela impliquera de travailler dans un tel contexte de dérèglement climatique ? Quels nouveaux droits faudra-t-il envisager pour les salariés dans les usines du futur ? Ces questions sont renvoyées à plus tard et c'est, pour nous, un gros problème.

Pour toutes ces raisons, et parce que le débat n'aura pas permis de faire avancer toutes nos propositions, nous ne voterons pas ce projet de loi – vous n'avez d'ailleurs pas donné le détail, monsieur le rapporteur général, des amendements adoptés par groupe mais, en ce qui nous concerne, nous sommes plutôt proches de zéro que de cinquante ! No...