Interventions sur "lycée"

28 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndy Kerbrat, professeure des universités et directrice du Certop :

Je vous remercie pour votre invitation. Chercheuse et professeure des universités à l'université Toulouse Jean-Jaurès, je dirige en effet également le centre d'étude et de recherche travail, organisation, pouvoir. Je viens de publier un ouvrage consacré aux élèves de lycées professionnels et aux apprentis. Mon intervention sera structurée autour de trois dimensions : le public, la recherche d'une place et les conditions de formation. Les élèves des lycées professionnels et les apprentis partagent une caractéristique : l'indissociabilité de leur origine populaire et de leurs difficultés scolaires. À niveau scolaire strictement comparable, la probabilité pour que le...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Dharréville :

...bats et de prendre appui sur leurs avis afin d'interroger ensuite le Gouvernement – nous mettons souvent cette pratique en application dans le cadre des semaines de contrôle. Nous sommes inquiets quant à la réforme qui se profile, réforme qui risque de ne pas être débattue dans cet hémicycle alors que nous souhaitons bien sûr qu'elle puisse l'être : c'est le sens de cette séance. Nous croyons au lycée professionnel, qui se trouve au carrefour d'enjeux sociaux et éducatifs, ainsi que des grands défis auxquels notre société est confrontée et face auxquels nous aurons besoin de femmes et d'hommes formés. Il est donc important que ces jeunes non seulement apprennent un métier, mais bénéficient également d'une formation générale : tels doivent être l'objectif et l'ambition du lycée professionnel. O...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAntoine Armand, cosecrétaire générale du SNUEP-FSU :

L'atout du lycée professionnel réside dans la capacité des enseignants à produire des parcours de réussite : il faut être conscient que celui-ci récupère en seconde des élèves qui sont, pardonnez-moi l'expression, cabossés par la vie. Mme Kergoat l'a très bien souligné : il s'agit de jeunes issus de milieux populaires, cumulant des difficultés économiques, sociales et scolaires et qui sont assez éloignés des atte...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAntoine Armand, professeure des universités et directrice du Certop :

En ce qui concerne le lycée professionnel, je soulignerai non seulement le manque de temps mais aussi le manque de places qui, dans le cadre des stages notamment, rendra, de manière tout à fait pragmatique, la réforme difficile à appliquer. Ensuite, afin de prolonger la discussion relative à la poursuite des études, se pose également la question de la concentration des filles sur quelques métiers spécifiques : trois ou qua...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCéline Calvez :

Je remercie le groupe Gauche démocrate et républicaine – NUPES de nous permettre de débattre ensemble non seulement sur un enjeu scolaire mais également, cela a été rappelé, sur un enjeu de société. Des travaux ont été lancés fin octobre afin de réfléchir à une nouvelle réforme du lycée professionnel : pour alimenter ces travaux, une évaluation de la transformation de la voie professionnelle engagée en 2019 a été présentée, transformation fondée sur les préconisations que j'avais formulées, avec Régis Marcon, dans le cadre de la mission qui nous avait été confiée à l'époque par le ministre Jean-Michel Blanquer. Parmi les mesures phares de la transformation de la voie profession...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAntoine Armand, cosecrétaire générale du SNUEP-FSU :

La transformation de la voie professionnelle que vous avez en effet engagée a permis de supprimer 1 500 postes en lycées professionnels et a réduit de manière radicale les enseignements généraux : pour citer quelques exemples, en CAP, nous sommes passés de trois heures de français par semaine à une heure, alors même que les élèves concernés sont les plus fragiles ; en bac professionnel, le nombre d'heures consacrées aux matières lettres-histoire est passé de cinq à trois. La transformation de la voie professionnel...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFélicie Gérard, professeure des universités et directrice du Certop :

L'une des difficultés du lycée professionnel est qu'il manque de temps. Au fil des ans, la formation est passée de quatre à trois ans. Comme la première année est consacrée à la découverte des métiers, et la dernière à se préparer à l'enseignement supérieur ou à l'insertion professionnelle, il reste très peu de temps pour former les élèves à ce qui me semble constituer le socle du lycée professionnel : le métier. Historiquemen...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Lenormand :

En préambule, je précise que j'ai effectué toute ma carrière dans la formation professionnelle et en lycée professionnel. Ma question porte sur les élèves les plus fragiles, notamment ceux qui bénéficient de dispositifs d'enseignement adapté comme les Segpa – sections d'enseignement général et professionnel adapté –, les Erea – établissements régionaux d'enseignement adapté – et les LEA – lycées d'enseignement adapté : la réforme affectera-t-elle ces publics dont les particularités sont encore plus fo...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBéatrice Piron :

Je souhaite revenir sur la difficulté à allonger les périodes de stage durant la période scolaire, et plus particulièrement sur les dates des vacances dans l'enseignement professionnel. Serait-il envisageable que certains stages s'effectuent, au moins en partie, pendant les vacances, quitte à prévoir d'autres périodes de congés pour les élèves concernés ? Je pense à un lycée professionnel qui prépare à un baccalauréat professionnel d'animateur en milieu périscolaire et extrascolaire : ses élèves ont les plus grandes difficultés à trouver des stages pour encadrer des enfants durant les périodes scolaires. Ne pourraient-ils pas, par exemple, être en stage tous les mercredis de l'année ou deux semaines pendant les vacances d'avril, pour être en contact avec les enfants ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFélicie Gérard, cosecrétaire générale du SNUEP-FSU :

Comme vous le savez, le calendrier scolaire est régi par des textes officiels, qui sont votés. En tant que syndicalistes, respectueux des textes de loi, nous ne sommes absolument pas favorables à des exceptions en la matière – en particulier pour les lycéens professionnels qui éprouvent déjà un sentiment d'injustice, manquent de confiance en eux et se sentent délaissés par les mesures de l'éducation nationale. Ce serait une très mauvaise idée que de les faire déroger aux règles communes : concrètement, par exemple, ils ne bénéficieraient pas des mêmes congés que leur fratrie ou leurs amis. Je pourrais vous fournir d'autres arguments, mais en l'état...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRoger Chudeau :

...e que le Gouvernement a engagé avec une certaine forme de rudesse, voire de brutalité. La réforme de M. Blanquer a abîmé l'enseignement professionnel : le chef-d'œuvre est un gadget, à l'instar du grand oral en terminale classique, et la co-intervention réduit le temps que les élèves consacrent aux humanités. Il ne faut pas poursuivre dans cette voie. Pour nous, le problème tient au fait que les lycées professionnels reçoivent des élèves cabossés – cabossés non seulement par la vie et par la société, mais aussi, parfois, par l'école. La vraie question est donc celle de l'orientation. Or celle-ci s'effectue par défaut en classe de troisième – cela de façon systémique. Tel est l'enjeu dont le Gouvernement ou les réformateurs doivent s'emparer. Plutôt que le lycée professionnel, n'est-ce pas le c...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAgnès Carel, professeure des universités et directrice du Certop :

L'orientation professionnelle mérite indéniablement une réforme. Notre étude révèle que six lycéens professionnels sur dix éprouvent un sentiment d'injustice, au premier chef parce qu'ils vivent leur orientation comme une humiliation. Ils se sentent stigmatisés comme des élèves non intelligents. Il importe très certainement de réformer le collège, bien qu'il l'ait déjà été à de nombreuses reprises. Outre l'orientation, il se pose la question des métiers : si nous voulons que l'orientation pr...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Claude Raux :

Je tiens d'abord à remercier vivement mes collègues du groupe GDR – NUPES, qui ont eu l'initiative de ce débat. À en juger par les trois questions posées en séance au Gouvernement le 18 octobre, les initiatives de tous bords au sein de l'Assemblée nationale et la mobilisation sans précédent de l'ensemble des acteurs du lycée professionnel, la voie professionnelle occupe dans le débat public la place qui lui est due. J'ose espérer qu'elle a encore un avenir. Mesdames Gérardin et Kergoat, monsieur Doré, je vous remercie pour votre expertise et pour vos exposés qui reflètent une réalité parfois glaçante. Madame Kergoat, l'une des pistes évoquées pour mener cette réforme est d'accorder davantage d'autonomie aux régions ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanielle Brulebois, cosecrétaire générale du SNUEP-FSU :

Le pays fait face à une pénurie de main-d'œuvre sans précédent, dans des secteurs bien identifiés comme le bâtiment, le nettoyage ou le soin à domicile. Par sa réforme, Carole Grandjean voudrait en réalité revisiter l'offre de formation des lycées professionnels en fonction des secteurs d'activité en tension, désertés par les actifs en raison de conditions de travail et de rémunérations souvent déplorables. Que pensez-vous de cette instrumentalisation des jeunes sortant de troisième, dictée uniquement par les besoins de certains secteurs d'activité ? Voudrions-nous cela pour nos propres enfants ? Pensons-nous que nous devrions les oriente...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Terlier :

...à mon tour le groupe GDR – NUPES d'avoir proposé à l'Assemblée nationale ce débat si important. Monsieur Doré, vous avez souligné dans votre propos liminaire – je vous en remercie – la réussite de la réforme de l'apprentissage : le précédent gouvernement a mis le paquet pour atteindre l'objectif de 700 000 apprentis en France. Il s'agit à nouveau de mettre le paquet, cette fois pour réformer les lycées professionnels. L'idée n'est pas de faire cette réforme à la hussarde, elle est bien de mener une concertation au plus près du terrain, de tenir compte de l'avis de l'ensemble des partenaires de terrain que vous êtes et de prendre le temps de l'expérimentation. Ayant moi-même mené en tant que député une concertation dans ma circonscription du Tarn, je vous prie de croire que nous entendons les ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSoumya Bourouaha :

La réforme annoncée du lycée professionnel nous inquiète. À nos yeux, elle ne répond pas aux difficultés rencontrées par les élèves et les enseignants de la voie professionnelle ; pire, elle risque de les aggraver. Plusieurs réformes menées par le passé ont déjà abouti à la réduction de quatre à trois années la formation au bac professionnel, conduisant à une réduction du nombre d'heures de cours pour les élèves et à la sup...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSoumya Bourouaha :

Madame la ministre déléguée, confirmez-vous vouloir diminuer les heures d'enseignement en lycée professionnel ? Par ailleurs, quel processus démocratique allez-vous instaurer pour discuter de la réforme ? Vous avez déjà abordé le sujet, mais je souhaiterais davantage de précisions, s'agissant notamment du calendrier.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBéatrice Piron :

... intérêt pour la maîtrise des savoirs fondamentaux et l'importance que j'accorde à l'enseignement général : il faut que son volume d'heures annuel soit garanti, voire augmenté, car il est actuellement très faible. Ainsi, parallèlement à l'augmentation du nombre de semaines de stage, il me semble important d'augmenter également le nombre d'heures d'enseignement général lors des semaines passées au lycée, afin de ne pas obérer la possibilité pour les élèves de poursuivre leurs études ou d'évoluer tout au long de leur vie professionnelle. Si nous souhaitons que les jeunes de la voie professionnelle puissent un jour devenir des artisans autonomes, des encadrants ou des chefs d'entreprise, ils doivent avoir un bagage solide. Or tous les professeurs de français que j'ai rencontrés se plaignent du fa...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRoger Chudeau :

... pour en faire une voie d'excellence. Pourtant, ces déclarations lénifiantes ont toujours eu un effet inversement proportionnel au volontarisme affiché. Pour notre part, nous considérons que les maux et difficultés de l'enseignement professionnel ne sont pas à rechercher dans son organisation ou son fonctionnement – sauf, évidemment, dans la réforme du baccalauréat général et technologique et du lycée défendue par Jean-Michel Blanquer, qui a sensiblement diminué le temps d'enseignement consacré aux humanités, temps qu'il faudrait d'ailleurs rétablir. Les sources des problèmes rencontrés par l'enseignement professionnel sont bien plutôt à rechercher en amont : en effet, c'est au collège que se construit la maîtrise des fondamentaux et que se décide l'orientation. Or nous savons que celle-ci s'...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérôme Legavre :

Madame la ministre déléguée, la fin de l'année 2022 a été marquée par des mobilisations et des grèves massives, au sein des lycées professionnels, contre votre projet de réforme, lequel prévoit notamment de favoriser toujours plus l'apprentissage. Nous connaissons par cœur l'argument ressassé : celui-ci permettrait de lutter contre le chômage des jeunes. Il n'est donc pas inutile de rétablir quelques faits. Depuis le début du siècle, les lycées professionnels ont perdu 100 000 élèves, tandis que l'apprentissage patronal ga...