Interventions sur "métier"

13 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndy Kerbrat, professeure des universités et directrice du Certop :

...risque est que le lycée professionnel ne soit plus qu'une ressource pour assurer la scolarité obligatoire et que les stages ne se limitent, ce qui est déjà bien souvent le cas, à une socialisation à l'esprit d'entreprise. Le lycée professionnel doit avoir les moyens de délivrer un enseignement complet, une culture technique et une culture générale permettant aux élèves non seulement d'acquérir un métier mais aussi de s'approprier les débats de leur temps.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Dharréville :

...dans cet hémicycle alors que nous souhaitons bien sûr qu'elle puisse l'être : c'est le sens de cette séance. Nous croyons au lycée professionnel, qui se trouve au carrefour d'enjeux sociaux et éducatifs, ainsi que des grands défis auxquels notre société est confrontée et face auxquels nous aurons besoin de femmes et d'hommes formés. Il est donc important que ces jeunes non seulement apprennent un métier, mais bénéficient également d'une formation générale : tels doivent être l'objectif et l'ambition du lycée professionnel. Or, avec la réforme qui nous est proposée, nous craignons un renoncement éducatif. J'aimerais que vous présentiez en quelques mots les atouts du lycée professionnel – vous avez évoqué, monsieur Doré, la poursuite des études –, les difficultés qu'il rencontre actuellement et l...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAntoine Armand, professeure des universités et directrice du Certop :

En ce qui concerne le lycée professionnel, je soulignerai non seulement le manque de temps mais aussi le manque de places qui, dans le cadre des stages notamment, rendra, de manière tout à fait pragmatique, la réforme difficile à appliquer. Ensuite, afin de prolonger la discussion relative à la poursuite des études, se pose également la question de la concentration des filles sur quelques métiers spécifiques : trois ou quatre spécialités – la coiffure, l'esthétique ou l'aide à la personne – accueillent à elles seules plus de 50 % de la population des filles de lycées professionnels. Il s'agirait par conséquent d'élargir l'éventail des métiers attractifs pour les filles, sachant qu'elles ont beaucoup de difficultés à accéder à des métiers fortement masculinisés, tels que la carrosserie ou...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCéline Calvez :

...s de formation. Je suis persuadée que les deux sont souhaitables : nous avons trop souvent entendu des chefs d'entreprise ou de service déplorer qu'à peine accueillis, les stagiaires devaient déjà partir, et qu'ils ne pouvaient, par conséquent, leur confier que des tâches subalternes. La confiance entre accueillants et élèves doit se construire, non seulement grâce à une palette de découverte des métiers permettant à l'élève de choisir dans quel secteur il prolongera sa formation, mais aussi en s'inscrivant dans le temps long. C'est à cet objectif que doit répondre la volonté d'augmenter la durée des stages : favoriser ce temps de confiance. Je terminerai en vous interrogeant sur deux points : ne devrions-nous pas promouvoir davantage la démarche de projets, afin de pallier l'opposition encore ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFélicie Gérard, professeure des universités et directrice du Certop :

L'une des difficultés du lycée professionnel est qu'il manque de temps. Au fil des ans, la formation est passée de quatre à trois ans. Comme la première année est consacrée à la découverte des métiers, et la dernière à se préparer à l'enseignement supérieur ou à l'insertion professionnelle, il reste très peu de temps pour former les élèves à ce qui me semble constituer le socle du lycée professionnel : le métier. Historiquement, le métier a toujours été l'outil d'émancipation des classes populaires. Ces jeunes ont besoin d'un métier, et pas seulement d'un emploi – c'est très important. Le nu...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRoger Chudeau :

Nous considérons que la voie professionnelle fait partie du patrimoine national et qu'elle est un conservatoire du savoir-faire et des métiers : ce bien commun doit être regardé avec la plus grande précaution. Aussi sommes-nous dubitatifs à l'égard du projet de réforme que le Gouvernement a engagé avec une certaine forme de rudesse, voire de brutalité. La réforme de M. Blanquer a abîmé l'enseignement professionnel : le chef-d'œuvre est un gadget, à l'instar du grand oral en terminale classique, et la co-intervention réduit le temps que...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAgnès Carel, professeure des universités et directrice du Certop :

... une réforme. Notre étude révèle que six lycéens professionnels sur dix éprouvent un sentiment d'injustice, au premier chef parce qu'ils vivent leur orientation comme une humiliation. Ils se sentent stigmatisés comme des élèves non intelligents. Il importe très certainement de réformer le collège, bien qu'il l'ait déjà été à de nombreuses reprises. Outre l'orientation, il se pose la question des métiers : si nous voulons que l'orientation professionnelle ne s'effectue plus par défaut, nous devons proposer des conditions de travail plus favorables dans les métiers concernés. Depuis quelques années, je vois défiler se multiplier de nouveaux CAP formant au métier d'éboueur, de femme de ménage, de repasseuse ou encore de trieuse de déchets : cela ne me semble pas être la bonne voie pour revalorise...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurore Bergé, professeure des universités et directrice du Certop :

Le principe d'adéquation entre formation et emploi a été déconstruit depuis trente ans, en tout cas en sociologie. On sait désormais qu'il ne fonctionne pas : pour le meilleur ou pour le pire, la majorité des élèves finissent par exercer un métier auquel leur formation initiale ne les avait pas préparés. Comme vous le dites, les territoires ruraux connaissent bien sûr des problématiques spécifiques que nous n'avons pas le temps de développer ici. Proposer des formations conçues pour être en adéquation avec le territoire présente également un autre risque. Par exemple, les territoires ruraux souhaiteront certainement développer les formati...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanielle Brulebois, cosecrétaire générale du SNUEP-FSU :

...nvironnementaux, la prise en charge du grand âge ou encore la nécessaire réindustrialisation du pays. Il s'agit de repenser la voie professionnelle de manière à offrir aux élèves des qualifications solides et équilibrées, permettant au pays de faire face à ces défis d'avenir, et non selon la vision étriquée défendue par Carole Grandjean, qui voudrait décider de l'avenir des jeunes en fonction des métiers désertés par les actifs – ce qui est grave, à notre avis !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBéatrice Piron :

...y avoir accès ? Par ailleurs, ma collègue Céline Calvez, qui nous a quittés, souhaitait vous interroger sur certaines filières qui connaissent une forte dégradation de leurs débouchés, comme la filière gestion et administration. Celle-ci forme majoritairement des filles, qui manquent par ailleurs cruellement dans d'autres secteurs, comme le numérique et la tech. Pourquoi ne pas créer de nouveaux métiers dans ces filières, comme celui de conseiller numérique ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDino Cinieri :

... assurer cette formation alors qu'en l'état actuel des choses, 90 % des élèves ligériens ne parviennent déjà pas à effectuer toutes leurs périodes de stage. Ce qu'ils demandent, madame la ministre déléguée, c'est surtout la possibilité de former de futurs citoyens en faisant bénéficier leurs élèves d'une ouverture culturelle et intellectuelle, et de faire d'eux de bons professionnels, formés à un métier, non à un poste spécifique au sein d'une seule entreprise. De plus, avec votre réforme, qu'en serait-il de la mobilité des travailleurs ? Tout comme notre collègue Chudeau, madame la ministre déléguée, je vous invite à revoir votre copie !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Izard :

...– vous avez eu l'occasion de le visiter, madame la ministre déléguée – ainsi que ma stagiaire Sajda, qui y étudie. Le Gouvernement et notre majorité souhaitent entamer une réforme inédite et profonde de l'enseignement professionnel. À titre personnel, je me félicite de cette ambition, qui montre à nouveau la volonté du Gouvernement d'accompagner les jeunes vers la réussite tout en les formant aux métiers de demain. Souhaitons que cette réforme rencontre le même succès que celle de l'apprentissage qui a permis, je le rappelle, la signature de 800 000 contrats au cours de l'année 2022. Je voudrais vous interroger en particulier, madame la ministre déléguée, sur la question des stages. Vous avez indiqué à plusieurs reprises que vous souhaitiez accroître leur nombre durant le cursus afin que les je...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAngélique Ranc :

La transformation de l'appareil de formation initiale et continue pour former aux métiers de demain, en passant par une meilleure adaptabilité du bac professionnel aux besoins des entreprises, me paraît nécessaire au vu de la pénurie de main-d'œuvre que connaissent certains secteurs. J'y vois l'occasion d'ouvrir de nouveaux horizons pour nos jeunes et de rendre leur attractivité à certains métiers dont nous avons cruellement besoin en France. Soyons bien clairs cependant : cette « ré...