Interventions sur "conscience"

17 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Hetzel :

... du 17 janvier 1975 relative à l'interruption volontaire de la grossesse (IVG), la loi Veil. Nous avons défendu ce matin un amendement en ce sens, qui visait également à susciter le débat sur l'équilibre à trouver dans le texte entre les grands principes de cette loi. La question que nous posons est en réalité celle de savoir si, dans la présente proposition de loi constitutionnelle, la clause de conscience est traitée à égalité avec le droit à l'IVG. Monsieur le ministre, vous considérez que constitutionnaliser l'IVG ne pose aucun problème, mais ne pensez-vous pas qu'il convient alors de préciser dans la proposition de loi que « la clause de conscience est un droit inaliénable » ? Rappelons que la liberté de conscience est assurée par l'article 10 de la Déclaration des droits de l'homme et du cito...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Hetzel :

Je m'étonne de votre asymétrie argumentative, monsieur le garde des sceaux ! Lorsque nous nous inquiétons pour la liberté de conscience des soignants, vous nous répondez qu'elle est garantie par la jurisprudence du Conseil constitutionnel. Or nous avons utilisé exactement le même argument au sujet du droit à l'IVG.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Hetzel :

D'un côté, vous affirmez qu'il est nécessaire de constitutionnaliser le droit à l'IVG parce qu'il pourrait être menacé ; de l'autre, vous jugez qu'il n'est pas besoin de constitutionnaliser la clause de conscience car elle est garantie par les décisions du Conseil constitutionnel. C'est comme cela vous arrange ! Un tel argumentaire est pour le moins paradoxal et étonnant de la part du garde des sceaux.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabien Di Filippo :

Il s'inscrit dans la continuité de l'amendement précédent, mais il propose une rédaction différente, en complétant le titre VIII de la Constitution par un article 66-3 ainsi rédigé : « Nul ne peut porter atteinte à la clause d'objection de conscience des personnels de santé ne souhaitant pas pratiquer une interruption volontaire de grossesse ou concourir à une interruption volontaire de grossesse. » Souvenez-vous, monsieur le garde des sceaux : à la fin de la précédente législature, nous avons examiné la proposition de loi visant à renforcer le droit à l'avortement, qui a conduit à allonger de deux semaines le délai légal autorisant le recou...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabien Di Filippo :

Je répète ce que j'ai dit ce matin : si la clause de conscience n'est pas protégée, nous risquons de voir diminuer le nombre de professionnels de santé prêts à procéder à des IVG, ce qui aurait donc des conséquences sur l'accès réel des femmes à ce droit et des conséquences graves pour celles qui sont dans des situations dramatiques. Alors que l'Assemblée s'apprête à voter en faveur de la constitutionnalisation du droit à l'IVG, allons au bout de notre démarc...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

Permettez-moi de rappeler quelques éléments sur la clause de conscience, un sujet que je connais bien. Dès 1975, la loi Veil a prévu la possibilité pour un médecin de refuser de pratiquer une IVG. La clause de conscience est également mentionnée à l'article R. 4127-47 du code de la santé publique, qui prévoit que « hors le cas d'urgence et celui où il manquerait à ses devoirs d'humanité, un médecin a le droit de refuser ses soins pour des raisons professionnelles ou ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabien Di Filippo :

En vous référant aux textes, vous apportez de l'eau à notre moulin, cher collègue ! Qu'il s'agisse du droit à l'IVG ou de la clause de conscience, les mots utilisés pour les garantir sont identiques. Et pourtant, vous demandez que l'on constitutionnalise l'un et pas l'autre ! Je ne vois pas ce que cela coûterait d'apporter une garantie supplémentaire s'agissant de la clause de conscience. Faut-il vous rappeler, monsieur Vigier, ce qui s'est passé lors du dernier débat à l'Assemblée sur l'IVG il y a à peine quelques mois ? La clause de cons...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabien Di Filippo :

Nous jouons tous cartes sur table, aujourd'hui, et je vous le dis : je n'ai pas l'illusion, à ce moment, de faire pencher le débat d'un côté ou de l'autre, et c'est en toute honnêteté intellectuelle, madame Panot, que je vous le demande : que pensez-vous de la clause de conscience des médecins, et que pensez-vous du délai d'IVG ? Je vous demande juste de répondre très sincèrement à ces deux questions.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabien Di Filippo :

Vous connaissant très bien, je suis persuadé de la neutralité de votre présidence. Je n'ai aucun souci à ce sujet. En toute honnêteté, j'ai posé une question à Mme la rapporteure et à M. le ministre sur le délai de l'IVG – dont je ne souhaite pas l'allongement – et sur la clause de conscience des médecins, dont nous proposons la constitutionnalisation.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

Chers collègues Di Filippo et Hetzel, vous savez très bien que le Conseil constitutionnel a déjà répondu en 2001, à la suite de l'adoption de la loi sur l'IVG. Je vous invite à relire l'arrêt où il est écrit que la liberté de conscience est constitutionnelle…

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé de Lépinau :

Vous êtes visiblement attachés à la Constitution, puisque vous voulez y faire entrer un droit qui, de mon point de vue, n'y trouvera pas sa place : il est question ici d'un droit personnel alors que la Constitution fixe un cadre général. C'est ma conception des choses. Puisque la liberté de conscience a été évoquée comme principe constitutionnel, je revendique cette liberté de conscience et de parole. En tout état de cause, en vertu de la hiérarchie des normes, se pose la question de la transposition des règles européennes. Tel est l'objet de l'amendement : la transposition dans le droit interne d'actes législatifs européens, particulièrement de directives, doit se limiter strictement – j'ins...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabien Di Filippo :

C'est l'une des dernières fois, madame la rapporteure, que nous avons l'occasion d'éclairer notre vote. Voici une proposition des plus honnêtes : je suis prêt à voter le texte si vous vous engagez à défendre avec moi, de manière inconditionnelle, la clause de conscience des médecins et le maintien du délai actuel de recours à l'interruption volontaire de grossesse, soit quatorze semaines. Vous et moi ferions ainsi preuve d'honnêteté et je pourrais vous accompagner sur ce vote. Qu'en dites-vous ? C'est peut-être la dernière occasion que vous avez de répondre à mes questions sur ce sujet.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Esquenet-Goxes :

...la dignité et surtout le droit à l'interruption volontaire de grossesse. Laissez-moi vous rappeler quelques vérités. Vous dites que nous voulons faire de l'avortement un acte anodin. C'est faux. C'est justement parce que cet acte n'est jamais anodin que nous voulons le protéger, parce qu'il est l'expression d'une décision lourde de sens pour une femme, laquelle le pratique librement et en pleine conscience. Comme vous l'avez rappelé plusieurs fois, Simone Veil avait déclaré que l'avortement était un drame. C'est vrai, mais ce qui est encore plus dramatique, c'est le fait qu'une femme meurt toutes les neuf minutes parce qu'elle est contrainte d'avorter clandestinement. Vous sous-entendez que nous mentons lorsque nous affirmons que le droit à l'IVG est en danger. Regardez donc autour de vous : il l...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot, rapporteure de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République :

Enfin, monsieur Di Filippo, je le répète pour la énième et dernière fois : lorsqu'on écrit dans la Constitution que « la loi garantit l'effectivité et l'égal accès au droit à l'interruption volontaire de grossesse », on parle du droit à l'IVG tel qu'il existe aujourd'hui, même si je suis partisane de la suppression de la double clause de conscience.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot, rapporteure de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République :

Je suis émue de voir que, malgré l'obstruction qui a duré jusqu'au bout du débat, nous avons su dégager collectivement un consensus, avec la conscience du temps long, persuadés que nous faisons un acte de progrès – non seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour les générations à venir. Aujourd'hui, l'Assemblée nationale parle au monde ; aujourd'hui, notre pays parle au monde.