Les amendements de Éric Coquerel pour ce dossier

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Je vous le dis avec des millions de manifestants et de grévistes, avec tous les syndicats de travailleurs du pays, avec plus de neuf actifs sur dix et sept Français sur dix.

Il est urgent d'entendre raison. Aucun gouvernement ne peut refuser d'entendre un fait aussi majoritaire ni prétendre imposer au peuple une loi dont il ne veut pas : cela s'appelle la démocratie, et ce n'est pas faire preuve de faiblesse que de la respecter. Au lieu de cela, vous tentez d'imposer votre loi par un procédé bête et méchant – pour ...

Venons-en au fond. Pour commencer, constatons que vous n'avancez plus les mêmes objectifs. Ici même, lors de l'examen du projet de loi de finances, le ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique mettait en avant son projet de « maîtrise des dépenses publiques permise par la réforme des retraites » – ce q...

Telle est la vraie raison de votre réforme : faire peser sur les retraites la réduction du déficit financier de l'État, et obéir ainsi aux injonctions de Bruxelles et aux recommandations du Fonds monétaire international (FMI).

Je comprends que vous soyez passés à une autre justification : il est compliqué de justifier que l'on fait peser sur un mécanisme de solidarité intergénérationnelle entre les travailleurs des déficits qui lui sont étrangers. Vous avez donc ressorti une autre raison, plus classique, pour justifier votre réforme : Gabriel Attal affirme que chaque...

Il s'agirait donc de sauver le régime par répartition. Examinons ce prétexte. Là encore, je convoque l'audition du président du COR : les dépenses de retraite ne dérapent pas, explique-t-il,…

…elles vont même baisser, à plus ou moins long terme selon les scénarios ; si les déficits se creusent, c'est une question de ressources. Je le reformule autrement : si en 2030, le déficit que vous anticipez sera de 12 milliards d'euros, ce ne sera pas parce que les retraites coûteront proportionnellement plus cher ; la question est plutôt la s...

Quand Bruno Le Maire, en expliquant qu'il y a des marges de négociation au Parlement, dit fixer comme seule limite « l'équilibre financier en 2030 du régime de retraite par répartition », je lui réponds : chiche ! Si c'est sa seule limite, nous avons bien d'autres solutions que de baisser encore les dépenses consacrées aux retraites en réduisan...

Nos solutions consistent à mobiliser davantage de ressources en rebasculant une part de la valeur ajoutée du capital – plus particulièrement du capital financiarisé – vers les revenus du travail, même si cela vous donne de l'urticaire, messieurs les ministres.

Cela revient à accroître le volume des cotisations. Il y a deux pistes pour cela. La première est de faire contribuer davantage le capital aux cotisations : par exemple, si vous appliquez aux dividendes le même taux de cotisation qu'aux revenus du travail, vous rapportez plus de 20 milliards.

De même, on peut facilement revenir sur une partie des exonérations de cotisations – ces exonérations dont vous vous servez pour vos dispendieuses politiques d'aide aux entreprises, sans contreparties ni critères, et qui ne sont que la baisse du salaire socialisé des travailleurs. La seconde piste est d'accroître la part socialisée des salaire...

Requalifier en salariés les travailleurs ubérisés : ce sera des milliards en plus. Impulser une politique favorisant une augmentation des salaires de 4 % : ce seront 12 milliards en plus. Créer des emplois dans la fonction publique pour engager une vraie planification écologique : ce seront des dizaines de milliards en plus.

C'est un choix de civilisation. Tout cela permettrait d'équilibrer largement le système actuel, et même de revenir à la retraite à 60 ans.

À votre logique de régression sociale et productiviste, nous opposons à la fois le droit à un travail pour tous, et le droit de s'en émanciper durant une part grandissante de la vie, comme l'autorisent le progrès technique, l'augmentation de la productivité et l'accroissement des richesses produites.

Cessez de culpabiliser la très grande majorité de travailleuses et de travailleurs qui, tout en considérant leur travail le plus sérieusement, le plus dignement et le plus utilement possible, ont le droit d'aimer le moment de leur journée où leur labeur s'arrête ,

le moment de l'année où ils partent en congés payés, le moment de leur vie à partir duquel ils peuvent espérer profiter de quelques années en bonne santé pour se consacrer pleinement à d'autres activités humaines.

Collègues qui songez à condamner cette France courageuse à travailler toujours plus longtemps, je vous invite à vous éloigner de cet esprit réactionnaire et à nous rejoindre pour exiger le retrait de ce projet de loi.