Intervention de Nadège Abomangoli

Séance en hémicycle du mardi 22 novembre 2022 à 9h00
Questions orales sans débat — Crise des transports en Île-de-france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNadège Abomangoli :

Je veux alerter le Gouvernement sur les très nombreux retards, perturbations et autres problèmes dans les transports publics en région Île-de-France qui pourrissent la vie des Franciliennes et des Franciliens. Ainsi, les habitants d'Aulnay-sous-Bois dans ma circonscription prennent tous les matins et tous les soirs le RER B la boule au ventre. Avec plus de 1 million d'usagers par jour, c'est l'une des lignes les plus empruntées d'Europe. Le community manager du compte Twitter qui lui est dédié est débordé !

Et c'est pareil partout : de nombreuses lignes de métro ne fonctionnant pas au maximum de leurs capacités, les temps d'attente sont interminables et les rames sont bondées. Cette situation chaotique n'est pas nouvelle pour les usagers de la ligne 13 du métro ou de la ligne B du RER, ultrasaturées pendant des durées variant de cinq heures à quinze heures chaque jour, mais désormais, la galère dans les transports devient la norme sur l'ensemble du réseau francilien. Ainsi à Bondy, avec le RER E, et aux Pavillons-sous-Bois, avec la ligne T4 de tramway, les habitants mettent en place des stratégies de contournement d'autant plus épuisantes qu'aux perturbations du trafic viennent s'ajouter des problèmes de sécurité aux abords des gares. L'État ne donne pas non plus les moyens aux services de police de garantir la tranquillité publique.

Hier, dans Le Parisien, les chiffres sont tombés : en termes de régularité dans les réseaux ferrés d'Île-de-France, on constate une dégradation ou des objectifs non atteints pour les lignes B et D du RER, mais aussi pour les lignes de métro 2, 3 et 3 bis , 4, 6, 8, 10, 11, 12 et 13. Ce qui est en cause, ce sont les difficultés financières et managériales au sein d'Île-de-France Mobilités et de la RATP entraînées par la marche forcée vers l'ouverture à la concurrence que vous accompagnez en dépit du bon sens. La nouvelle règle, c'est le sous-investissement : sous-investissement pour le matériel, sous-investissement en ressources humaines. La dégradation des conditions de travail des agents de la RATP et d'Île-de-France Mobilités est telle que la pénurie de chauffeurs de bus atteint des sommets. Résultat : dans les bus aussi, c'est le chaos.

À cette situation il faut ajouter le lancement de projets qui s'apparentent à des éléphants blancs, comme le CDG Express, ce projet de ligne conçu pour les touristes et pour les riches, au détriment des Séquano-Dionysiens : les fermetures régulières de stations nécessitées par les travaux aggraveront les perturbations sur la ligne B du RER.

À Aulnay-sous-Bois, la coupe est pleine ! Les habitants de ma circonscription et de l'ensemble de la région Île-de-France sont déjà durement touchés par l'inflation, notamment des prix de l'énergie, et par vos politiques antisociales qui ne les protègent pas. Des mesures doivent être prises pour assurer un bon fonctionnement du service public des transports en commun auquel nous sommes toutes et tous attachés.

Cet été, j'ai posé une question écrite à ce sujet qui est restée sans réponse. Je redemande donc si le Gouvernement compte mettre en place un moratoire sur l'ouverture à la concurrence des lignes, renoncer au projet de CDG Express et augmenter le versement mobilité des employeurs.

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