Intervention de Éric Coquerel

Réunion du jeudi 20 octobre 2022 à 21h30
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel, président :

Pendant cinq ans, j'ai défendu Météo-France, qui subissait des suppressions d'emplois les unes après les autres. Au début, seuls les syndicats protestaient ; lors des dernières auditions, même la présidente-directrice générale, nommée par l'actuel exécutif, estimait que la situation devenait insupportable.

Je connais à peu près la question. Pour faire court, notre modèle évolue vers le tout-informatique. Il consiste à donner des prévisions météo en moulinant cinquante ans de données. Comme nous avons de moins en moins de prévisionnistes de terrain, capables de dire si le modèle correspond à ce qui se passe, il est inévitable que des situations comme celle qu'a connue la Corse cet été surviennent : plus personne n'est capable de lancer l'alerte sur l'inadéquation entre les modèles et une situation nouvelle due au changement climatique.

Il faut savoir ce que l'on veut. Si l'on considère que la France a toujours besoin de l'un des meilleurs opérateurs météo au monde, il faut lui donner des moyens, quitte à financer tel ou tel poste de prévisionniste qui n'est pas rentable. Cela permet d'anticiper des situations semblables à celle de cet été – et il y en aura d'autres. Dans ces cas-là, on le regrette, le prévisionniste de terrain qui aurait pu donner l'alerte !

Je ne sais pas quel amendement il faut adopter, mais nous devons envoyer un message clair pour le renforcement des effectifs de Météo-France. Cet été il y a eu quelques tentatives de lui imputer la responsabilité de la situation, pour cause de prévisions défaillantes. Il faut comprendre qu'il y a des conséquences concrètes, et que la situation ne fera que s'aggraver.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion