Intervention de Isabelle Valentin

Réunion du mercredi 16 novembre 2022 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Valentin :

. Monsieur le rapporteur, nous considérons nous aussi que le travail doit payer plus. La lutte contre la précarité, la revalorisation des salaires et l'augmentation du pouvoir d'achat sont des sujets sur lesquels nous sommes tous pleinement actifs et engagés.

La présente proposition de loi prévoit une hausse de presque 300 euros du Smic net et l'instauration d'une caisse de péréquation pour soutenir les PME par un prélèvement sur les grandes entreprises. Une telle hausse du Smic serait inédite dans notre histoire. Elle ne pourrait pas être absorbée par le tissu économique, notamment dans ce contexte de crises qui se succèdent.

En raison du surcoût de l'énergie, nos entreprises sont fragilisées sur les marchés et perdent en compétitivité. Une telle hausse du Smic mettrait en danger le tissu des TPE et des PME, ce qui aurait un effet désastreux sur l'emploi. Il en résulterait inévitablement une hausse du chômage et des faillites d'entreprises. Le modèle social français n'existe que si les entreprises fonctionnent.

La question du salaire est cruciale. Nous sommes tous d'accord sur ce point. Le travail doit payer mieux pour tous les salariés. Nous sommes attachés à la revalorisation des rémunérations et du pouvoir d'achat. Il existe des outils pour ce faire, grâce notamment à la loi portant mesures d'urgence pour la protection du pouvoir d'achat, sans menacer l'activité des entreprises ni l'emploi et compromettre la réalisation du plein emploi que nous souhaitons tous.

Par ailleurs, l'indexation automatique du Smic sur l'inflation est déjà engagée, grâce à des mesures économiques fondées sur des réalités permettant de réguler ce phénomène, afin que les entreprises continuent de produire et que l'emploi progresse.

La présente proposition de loi est très populiste, et surtout très dangereuse. L'effet produit serait contraire à celui qui est recherché, notamment pour les TPE et les TME, qui représentent 90 % des entreprises. Avec 3 milliards d'euros de dettes, les marges de manœuvre sont minces. Si nous sommes d'accord sur la nécessité de lutter contre la précarité, nous divergeons sur les moyens à employer.

Le groupe Les Républicains votera contre la proposition de loi.

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