Intervention de François Ruffin

Réunion du mercredi 16 novembre 2022 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

Au-delà de l'amélioration de la situation des salariés, la présente proposition de loi a un effet de clarification au sein de cette commission, dont aucun des membres n'imagine vivre avec 1 600 euros par mois. La dignité consiste à ne pas faire aux autres ce qu'on ne veut pas que les autres nous fassent.

Les membres du groupe Renaissance disent : « Nous croyons au dialogue social ». Au sortir de la crise du covid, pendant laquelle le Président Macron s'était engagé à ne pas oublier « des femmes et des hommes que nos économies rémunèrent si mal », Élisabeth Borne, alors ministre du travail, avait dit : « Nous faisons confiance au dialogue social ». Déjà ! Quel en a été l'effet pour les agents d'entretien, les ouvriers de l'industrie agroalimentaire, les auxiliaires de vie sociale et les autres ? Nul.

Vous nous avez dit cet été : « Il n'y aura pas de hausse de salaire, mais il y aura des primes ». La prime Macron a été versée à 700 000 salariés, sur les dizaines de millions que compte le pays, pour un montant moyen de 710 euros, soit moins de 60 euros par mois. Soit nada.

L'effet de clarification vaut aussi pour le Rassemblement National, qui refuse de relever le Smic et d'indexer les salaires sur l'inflation. Et lorsque nous suggérons de rétablir l'ISF, c'est encore non, au motif qu'il ne faut pas toucher la classe moyenne ! À 1,3 million d'euros de patrimoine, c'est une étrange classe moyenne ! Quel ouvrier, quel employé a 1,3 million d'euros de patrimoine ?

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