Intervention de Jean-François Portarrieu

Réunion du mardi 12 juillet 2022 à 19h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-François Portarrieu :

Madame la ministre, vous étiez la semaine dernière en Indonésie pour la réunion préparatoire du prochain G20. À cette occasion, vous avez fortement dénoncé l'attitude de la Russie qui, selon vos propres mots, prend la population mondiale en otage en bloquant les exportations de céréales ukrainiennes. On sait désormais que les Russes volent des céréales dans les territoires occupés, qu'ils détruisent les infrastructures agricoles, qu'ils bloquent dans les ports ukrainiens des millions de tonnes de céréales destinées notamment à l'Afrique. Vous avez évoqué au cours de cette même réunion une diplomatie du blé qui risque fort de déstabiliser les pays les plus vulnérables, et d'accentuer durement la crise alimentaire. Vous auriez aussi pu parler d'une diplomatie du gaz, puisque la Russie a fait de l'accès à l'énergie, comme de celui à l'alimentation, une arme massive. Dans ces conditions, il est évident que les pays du G20 doivent se montrer plus solidaires. Compte tenu du durcissement des conditions financières et de la flambée du prix des matières premières, comment le G20 doit-il continuer de renforcer l'appui financier aux pays les plus faibles ? N'est-ce pas la crédibilité et l'idée même du multilatéralisme qui sont visées par Poutine, et cela sans susciter de réactions majeures de la part des États-Unis ou de la Chine ? En attendant le sommet du G20 de novembre, auquel Vladimir Poutine prévoit de se rendre, cette situation ne mérite-t-elle pas une réponse ferme de l'Union européenne ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion