Intervention de Jean-Philippe Tanguy

Séance en hémicycle du lundi 5 décembre 2022 à 21h30
Accélération de la production d'énergies renouvelables — Après l'article 1er ba

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Philippe Tanguy :

Nous vous prenons au mot, madame la ministre, sur la lutte contre le réchauffement climatique : nous proposons de remplacer l'expression « énergies renouvelables » par « énergies bas carbone ». Il ne s'agit pas juste d'un effet de manche ; il y a, derrière ces mots, un vrai sujet. La lutte contre le réchauffement climatique – que je crois être votre objectif sincère, comme c'est le nôtre – ne passe pas par le caractère renouvelable des énergies. Certaines d'entre elles, on l'a dit, nécessitent en effet le recours à un système de secours électrique qui, lui, n'est pas durable puisqu'il est souvent d'origine thermique. Ce sont donc des objectifs relatifs aux énergies bas carbone, ou même décarbonées, qu'il faut avoir. Cette problématique est au cœur des erreurs qui ont été commises dans la stratégie européenne, qui nous ont conduits à la situation que nous connaissons dans l'ensemble du continent. Le mot « renouvelables » est trompeur pour les Français mais aussi pour les responsables politiques : certains ont pris de bonne foi la décision d'engager la transition vers les énergies renouvelables sans se rendre compte que la nécessité de les assortir de systèmes de secours thermiques entravait la lutte contre le réchauffement climatique.

Cela n'a pas de sens de dire, comme vous le faites madame la ministre, que la France est en retard s'agissant des énergies renouvelables, puisque notre électricité est produite à 90 % au moyen d'énergies bas carbone. C'est ce dernier terme qui doit être utilisé dans le cadre des négociations européennes et des discussions internationales, plutôt que celui d'énergies renouvelables. Il serait absurde d'utiliser, comme l'Allemagne, plus d'énergies renouvelables que la France mais d'avoir un système de production électrique qui pollue huit fois plus. Avec les énergies bas carbone en revanche, il n'y a ni faux-semblant ni double sens : leur production énergétique permet d'engager la transition climatique.

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