Intervention de Catherine Colonna

Réunion du mercredi 7 décembre 2022 à 18h35
Commission des affaires étrangères

Catherine Colonna, ministre :

Nous avons suspendu notre aide au développement au Mali en février, en même temps que nous avons pris la décision de retirer les forces françaises présentes dans ce pays pour l'aider à lutter contre les groupes terroristes armés, les conditions du maintien de cette force n'étant plus réunies. Il est exclu que nos financements d'aide publique au développement servent en quoi que ce soit à soutenir l'action des autorités maliennes, notamment leur alliance avec les mercenaires de Wagner, qui commettent exactions sur exactions, comme cela est dûment documenté dans de nombreux rapports, en particulier ceux de l'ONU.

Par ailleurs, si nous avons décidé de mettre fin à l'APD, ce n'est pas la France qui a décidé de mettre fin à son aide humanitaire. Nous avons publiquement regretté la décision des autorités maliennes d'interdire toutes les activités menées par les organisations non gouvernementales (ONG) qui reçoivent un financement français, que ces ONG soient françaises, maliennes ou internationales. C'est une décision brutale, injuste et que l'on ne peut s'expliquer. Nous sommes en train de regarder quels sont les contours précis de cette position, qui n'est pas la nôtre. Les seules conséquences de cette décision, si elle devait être confirmée et traduite en actes, seront de pénaliser la société civile ; peut-être même – j'en émets l'hypothèse – est-ce l'objectif de la junte malienne ? Pour mémoire, nous avons, depuis 2013, consacré plus de 100 millions d'euros à l'aide humanitaire et à l'aide au développement au Mali, aidant ainsi les populations à accéder à l'eau, à la santé et à l'éducation.

Concernant le Burkina Faso, je ne vous cache pas ma très vive préoccupation. Les accusations portées contre RFI sont évidemment mensongères. Ce n'est pas un média d'État, il suffit de l'écouter pour s'en rendre compte. Nous avons des contacts avec le nouveau chef de l'État du Burkina Faso. Cela fait partie des questions que nous pourrons évoquer avec lui.

En Birmanie, c'est un fait, la dégradation de la situation se poursuit, plus d'un an et demi après le coup d'État. La France condamne régulièrement les détentions arbitraires et les difficultés que rencontre la société civile, et elle appelle régulièrement à la libération de l'ensemble des prisonniers politiques. Elle est au premier rang dans la réponse de l'Union européenne, dont les sanctions ont été renforcées il y a moins d'un mois. Enfin, parmi les lauréates de l'initiative Marianne, qui permet à des défenseurs des droits de l'Homme venant du monde entier de passer plusieurs mois en France, j'ai reçu hier une dame qui venait du Myanmar et qui est mieux placée que moi pour vous décrire les difficultés de la société civile dans son pays.

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