Intervention de Thierry Frappé

Réunion du mardi 6 décembre 2022 à 17h15
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Frappé :

Il y a six jours, TF1 titrait « La France, dernier pays d'Europe à ne pas réintégrer ses soignants non vaccinés ». Alors que l'hôpital et le milieu de la santé se trouvent à l'aube d'une crise de personnel considérable, il semble urgent de prendre en considération la réintégration des professionnels de santé. Nombre d'entre eux aiment profondément leur travail, le vivent avec passion et s'estiment lésés face aux décisions gouvernementales pour diverses raisons. La première est l'interdiction d'exercer leur métier, sous toutes ses formes. Par ailleurs, ils déplorent les sanctions très lourdes, qui ne devraient pas avoir vocation à durer, ainsi que l'interdiction d'exercer leur métier dans toute circonstance qui les amène à se retrouver sans rémunération.

En tant que médecins, nous savons que le vaccin n'empêche pas la diffusion virale, mais qu'il prévient des formes graves chez les sujets prédisposés présentant des comorbidités. Pour autant, ces professionnels de santé subissent un argumentaire de culpabilité depuis plusieurs mois. C'est un métier dans lequel les professionnels s'engagent au service de la population, parfois au détriment de leur vie personnelle. Notre pays voit ses professionnels pointés du doigt en raison de leur choix de non-vaccination, alors que durant la crise sanitaire, ils étaient applaudis tous les soirs à vingt heures.

Il ne s'agit pas de minimiser l'importance ni les risques du covid-19, mais bien de proposer la réinsertion de professionnels injustement sanctionnés. Les connaissances épidémiologiques de la vaccination ne permettent pas d'expliquer le maintien de la suspension de leur profession. Bien que cette crise n'apparaisse plus au premier plan, nous faisons face à un schéma épidémique chronique saisonnier.

Alors que plus d'un Français sur trois vit dans un désert médical, 12 000 professionnels sont dans l'attente de reprendre leurs fonctions. Ne pensez-vous pas qu'il est de notre devoir de réintégrer urgemment ces professionnels pour répondre aux besoins de la population ?

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