Intervention de Céline Calvez

Séance en hémicycle du lundi 9 janvier 2023 à 16h00
Réforme de la voie professionnelle

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCéline Calvez :

Je remercie le groupe Gauche démocrate et républicaine – NUPES de nous permettre de débattre ensemble non seulement sur un enjeu scolaire mais également, cela a été rappelé, sur un enjeu de société. Des travaux ont été lancés fin octobre afin de réfléchir à une nouvelle réforme du lycée professionnel : pour alimenter ces travaux, une évaluation de la transformation de la voie professionnelle engagée en 2019 a été présentée, transformation fondée sur les préconisations que j'avais formulées, avec Régis Marcon, dans le cadre de la mission qui nous avait été confiée à l'époque par le ministre Jean-Michel Blanquer.

Parmi les mesures phares de la transformation de la voie professionnelle, je citerai les innovations pédagogiques telles que la co-intervention entre enseignants de matières générales et ceux des enseignements professionnels – j'aimerais savoir ce que nos invités en retiennent –, ou encore celle du chef-d'œuvre, démarche collective de projet qui s'inscrit tout au long de l'année.

Pour aller plus loin dans cette transformation de la voie professionnelle, Emmanuel Macron, alors candidat, a formulé des propositions, comme celle d'augmenter la durée des stages et de rémunérer ces temps de formation. Je suis persuadée que les deux sont souhaitables : nous avons trop souvent entendu des chefs d'entreprise ou de service déplorer qu'à peine accueillis, les stagiaires devaient déjà partir, et qu'ils ne pouvaient, par conséquent, leur confier que des tâches subalternes. La confiance entre accueillants et élèves doit se construire, non seulement grâce à une palette de découverte des métiers permettant à l'élève de choisir dans quel secteur il prolongera sa formation, mais aussi en s'inscrivant dans le temps long. C'est à cet objectif que doit répondre la volonté d'augmenter la durée des stages : favoriser ce temps de confiance.

Je terminerai en vous interrogeant sur deux points : ne devrions-nous pas promouvoir davantage la démarche de projets, afin de pallier l'opposition encore trop nette entre matières générales et matières professionnelles ? Ensuite, nous constatons que la filière gestion administration (GA) accueille beaucoup de filles issues des classes populaires, alors que les secteurs du numérique en manquent cruellement. Ne pourrions-nous pas lancer une initiative forte auprès des filières gestion administration pour les transformer en vrai tremplin pour le numérique ?

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