Intervention de Meyer Habib

Réunion du mercredi 18 janvier 2023 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMeyer Habib :

L'État d'Israël, qui fait partie de ma circonscription, est très cher à mon cœur, tout comme le sont l'Italie et la Grèce, que vous connaissez bien. Alors que ce pays compte près d'un million de francophones et 200 000 Français, il est banni de l'OIF : c'est un scandale et une anomalie.

L'OIF comprend quatre-vingt-huit États, ce qui est une source de fierté magnifique pour nos compatriotes. Il est inconcevable que des pays comme le Qatar et la Guinée équatoriale, où la francophonie est insignifiante, puissent y adhérer et pas l'État d'Israël, « notre ami et notre allié », pour reprendre les mots du général de Gaulle. Ce boycott tient à une règle simple, celle de l'unanimité, qui permet au Liban de mettre systématiquement son veto. Or je rappelle que le Liban est la marionnette de l'Iran. J'ai d'ailleurs une pensée pour les Iraniennes et les Iraniens qui sont tués par le régime des mollahs ; on ne le rappelle pas assez et cela doit être l'un de nos premiers combats. Le Liban est en guerre contre Israël et veut l'anéantir via la milice chiite du Hezbollah, qui a tué nos parachutistes en 1983 lors de l'attentat du Drakkar.

Il est de la responsabilité morale et politique de la France de soutenir officiellement l'adhésion de l'État juif à l'OIF. Cela fait désormais dix ans que j'en parle ; ce fut même l'objet de ma première question au Gouvernement, lors de mon premier mandat. Rien n'a changé depuis.

À ce stade, bien entendu, l'État d'Israël ne demande pas officiellement son adhésion à l'OIF pour ne pas essuyer un refus. Le premier ministre israélien la souhaite pourtant – j'en ai parlé avec lui – car il est attaché à la France.

Il y va de l'identité de la famille francophone. La francophonie a vocation à être un espace de partage et d'échange. Les accords d'Abraham sont en train de changer la face du Moyen-Orient et la francophonie doit être une communauté de cœur et de valeurs. L'ostracisme n'y a pas sa place. Je ne veux pas admettre que notre pays n'ait pas le poids politique et symbolique pour enclencher une évolution. J'ajoute que ce serait une grande nouvelle pour tous les pays africains.

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